Si je vous disais que près de la moitié des cas d’absence au travail dans le milieu de la santé et des services sociaux et dans celui de l’éducation était liée à des problèmes de santé mentale, seriez-vous surpris ?
Compressions, réformes, surcharge, pression
Les récentes compressions budgétaires forcent toutes les catégories d’emploi de la fonction publique à faire toujours plus avec de moins en moins de ressources. Ajoutez à cela des changements de structure constants (réforme Barrette, fusions administratives, etc.) et vous avez la formule parfaite pour entraîner une hausse du sentiment de surcharge des travailleuses et travailleurs, tant en santé et services sociaux qu’en éducation.
En santé et sécurité du travail, on détermine certains facteurs de protection qui peuvent aider les travailleuses et travailleurs à se prémunir de problèmes tels que la détresse psychologique, le surmenage ou l’anxiété. Travail d’équipe, reconnaissance, autonomie professionnelle, voilà autant de facettes positives qu’un milieu de travail peut mettre de l’avant pour préserver la bonne santé mentale des gens qui y travaillent au quotidien.
Le problème dans nos services publics c’est que graduellement, on est en train de mettre en place tout le contraire. Voici ce à quoi ressemble de plus en plus le quotidien des travailleuses et travailleurs de l’éducation et de la santé et des services sociaux :
Surveillance accrue (indicateurs de performance) ;
Manque de confiance de la part de leur employeur ;
Non-reconnaissance de leur travail ;
Perte d’autonomie professionnelle ;
Déshumanisation du travail ;
Fragilisation des équipes de travail ;
Perte de sens et incohérence entre l’éthique professionnelle et les exigences de performance.
Il faut rapidement changer les choses
La Loi sur la santé et la sécurité du travail est très claire : tout travailleur a droit à des conditions de travail qui respectent sa santé, sa sécurité et son intégrité physique. La santé, ça inclut la santé mentale. En tant qu’employeur, le gouvernement du Québec doit agir pour offrir des milieux de travail exempts de risques à ses employées et employés. Pourquoi ne pas commencer par annuler les compressions budgétaires imposées au cours des dernières années et par écouter les travailleuses et travailleurs du secteur public avant d’imposer des réformes majeures ? La santé mentale, il faut aussi en prendre soin.