Dans ce best-seller déjà traduit dans 23 langues, les deux auteur-e-s, épidémiologistes de formation, ont retenu une série d’indicateurs pour mesurer et comparer la santé de différentes sociétés : niveau de confiance entre les individus, maladie mentale, espérance de vie et mortalité infantile, obésité, réussite scolaire des enfants, maternité précoce, homicides, taux d’incarcération, égalité des chances et mobilité sociale. Au terme d’une recherche qui s’est étalée sur 30 ans, ils font la démonstration implacable qu’au-delà d’un certain seuil c’est la répartition de la richesse, et non sa création, qui est le déterminant majeur de la bonne santé des populations. Riches ou pauvres, tout le monde pâtit des inégalités.
« Les publicitaires jouent un rôle non négligeable dans la frustration des pauvres face aux miroirs aux alouettes qu’ils leur présentent, et dans le mépris que les riches manifestent envers ceux qui ne peuvent voler à leur hauteur. Wilkinson et Pickett rappellent ce fait : « Les dépenses de publicité varient avec l’inégalité : dans les pays inégaux, une plus grande proportion du produit intérieur brut (PIB) est consacrée à la publicité. Les États-Unis et la Nouvelle-Zélande dépensent proportionnellement deux fois plus que la Norvège ou le Danemark qui sont plus égalitaires. » Dans cette course au paraître, chacun se débrouille seul pour tenir le pas, s’il le faut en faisant un pied-de-nez à ceux qui perdent du terrain, ou en oubliant simplement ceux qui traînent la patte dans le peloton de queue. C’est la solidarité qui en prend un coup. »
Claude Cossette, extrait de la préface.
384 pages
11 septembre 2013