Édition du 16 avril 2024

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Répression policière

Réactions sur le rapport Ménard avec Gabriel Nadeau-Dubois

Jeudi 15 mai 2014 - à l’émission c’est pas trop tôt ! de Radio-Canada

Transcription : Presse-toi à gauche !

MF Bazzo : Le rapport dit que la médiation aurait pu éviter les dérapages dont on a été témoin il y deux ans. Est-ce que vous y croyez vous !

GN Dubois : C’est clair qu’en attendant neuf semaines avant d’ouvrir le premier dialogue avec le mouvement étudiant, le gouvernement Charest s’est assuré que la tension avait assez monté pour que la discussion soit difficile. S’il y avait eu des discussions plus tôt, on ne peut pas savoir à posteriori, s’il y avait eu une possibilité de s’entendre. Mais c’est clair que les esprits auraient été beaucoup plus disposés à avoir une discussion et à aller dans le sens d’une résolution du conflit.

MF Bazzo : Donc à votre avis il y a eu une volonté de ne pas négocier au départ.

GN Dubois : Je pense que tous les gens qui ont suivi ce conflit là de près ou de loin l’ont senti. On a senti que ce gouvernement-là à partir d’un certain moment a eu comme stratégie politique de laisser le conflit dégénérer parce qu’il savait qu’il allait y avoir de plus en plus d’affrontements dans les rues, parce qu’il savait qu’au bout du compte ça lui allait profiter électoralement. C’était la stratégie libérale. Tous les observateurs s’en sont rendu-compte même les gens qui étaient très critiques du mouvement étudiant à l’époque le disaient déjà que le gouvernement Charest aurait du entreprendre plus rapidement le dialogue avec le mouvement étudiant. Il a décidé, ce gouvernement là, la gouvernement libéral de pouisser l’affrontement jusqu’au bout. Cela a culminé par l’adoption de la loi spéciale qui elle aussi a été un échec. C’est comme ça qu’on s’est ramassé en élections à la fin de l’été 2012.

MF Bazzo : En terminant, est-ce que vous avez espoir que le gouvernement prendra bonne note des recommandations du rapport Ménard ?

GN Dubois : Je pense que la manière dont le gouvernement Ménard a dévoilé le rapport, c’est-à-dire à quelques minutes d’un match de hockey qui était attendu par tous, ça donne l’heure juste sur les intentions du gouvernement par rapport à ce rapport-là. Je ne pense pas qu’on va, malheureusement en tirer les enseignements que ce soit par rapport aux interventions policières, que ce soit par rapport à la négociation ou que ce soit par rapport à la question des injonctions qui est discutée dans le rapport et qui est une dimension importante de la grève étudiante de 2012, qui est, en fait peut-être, la grande nouveauté de la grève de 2012 par rapport aux mobilisations précédentes. Cette montée des injonctions, cette multiplication des proécédures judiciaires pour casser la grève étudiante, ça, c’est nouveau. Ça va revenir durant les prochaines mobilisations étudiantes. Ça impose une réflexion sur le droit de grève. Ça impose une réflexion sur l ’utilisation des tribunaux. Et là-dessus, je trouverais très dommage, et c’est ce qui risque d’arriver, qu’on ne tienne pas compte des enseignements du rapport.

MF Bazzo : Gabriel-Nadeau, merci de nous avoir livrer vos réactions du rapport Ménard...

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