Entretemps à chaque jour ou devrait-on dire à chaque heure, des innocents sont pulvérisés par les guerres « sans fin » commanditées par les États-Unis d’un bout à l’autre du monde. On a arrêté de compter, depuis longtemps, les morts en Irak, en Syrie, en Afghanistan, en Somalie, en Libye. Ils ne comptent pas tellement dans l’imaginaire entretenu par os médias-mercenaires, après tout, ce sont des « barbares ».
Mon ami Refat Sabbah en Cisjordanie occupée voit et vit comme tous les Palestiniens les tueries, les arrestations, la torture et surtout plusieurs fois par jour, l’humiliation organisée de manière systématique par un des pires États-voyous dans le monde. Le pire, c’est que l’État israélien peut agir en toute impunité, de par ses alliances sordides avec les États-Unis d’une part, de par la lourde histoire de culpabilité de l’Europe d’autre part. Dans les camps de réfugiés palestiniens dans les territoires occupés, mais aussi au Liban, en Syrie et ailleurs, les candidats à des opérations-suicides sont nombreux. « On n’a plus rien à perdre », tel est le sentiment de milliers de jeunes sans espoir. Un jour, les Daesh et Al-Qaida de ce monde qui inspirent ces desperados devront être punis par leurs crimes.
Pour autant, Refat et d’autres ne baissent pas les bras. Ils mobilisent ces jeunes, leurs parents et enseignants. Non seulement ils inculquent d’autres valeurs, mais ils incarnent une résistance digne. « On ne peut pas être contre l’occupation israélienne en se conduisant nous-aussi comme des brutes ». Ces Palestiniens de la résistance civile sont très majoritaires dans les territoires occupés. Dans les années 1980-90, j’avais eu la chance de les connaître. Ils organisaient des coopératives de yaourt dans le fonds des ruelles pour contourner l’encerclement israélien et nourrir leurs enfants. Ils donnaient des cours dans leurs maisons parce qu’on avait fermé les écoles. Un formidable mouvement des femmes palestiniennes participait alors à cette « intifada », un mot qui est resté dans la mémoire.
Aujourd’hui croyez-le ou non, ce mouvement continue, dans des conditions d’une extrême adversité. Le Canada, les États-Unis et les autres membres auto-proclamés de la « communauté internationale » les ignorent, refusent de les appuyer et même, tolèrent les exactions israéliennes contre cette résistance inspirée de Martin Luther King, de Paulo Freire et d’innombrables mouvements démocratiques dans le monde.
Dans quelques semaines au Forum social mondial, Refat sera avec nous, vous pourrez le rencontrer. De même que Mustafa Barghouti, le fondateur d’une importante ONG médicale, aujourd’hui, porte-parole de l’opposition démocratique palestinienne. Et plein d’autres, y compris des combattants israéliens pour la paix, comme l’infatigable Michel Warschawski.
Nous aussi au Québec, nous dévons sauver l’honneur et remettre la dignité humaine au premier plan. Entre autres en confrontant le gouvernement canadien qui veut nous empêcher de faire pression sur les pratiques inacceptables de l’État israélien.