« Alice, je t’invite à poursuivre ce que tu as eu l’immense courage de commencer. Même si l’écoute n’a pas toujours été facile, sache qu’il existe des groupes de femmes pour te soutenir et t’accompagner. Je pense notamment ici à Viol-secours, à Québec. Je sais que ce sont des choses difficiles à faire, mais si c’est possible, si tu te sens capable de continuer ce travail, on en a collectivement besoin. Les abus sexuels brisent des vies, c’est tolérance zéro », a déclaré en point de presse la députée à l’intention de la jeune fille qui dénonce une agression sexuelle qui aurait été commise par un député.
« Ce que je souhaite dire au présumé agresseur, c’est de se rendre à la police au plus vite pour répondre des allégations. Il faut qu’on puisse avancer dans ce dossier pour qu’une personne blessée puisse commencer à guérir » , a aussi ajouté Mme Massé.
Concernant les nombreux exemples de banalisation depuis les événements à l’Université Laval la fin de semaine dernière, Manon Massé invite la population, et surtout les personnes ayant des charges publiques, à une sérieuse introspection.
« Ça fait 50 ans qu’on se fait dire que dénoncer brise des carrières, brise des familles, que la sécurité des femmes n’est pas importante. Ça suffit, nous avons tous la responsabilité de prendre ces dénonciations au sérieux. Surtout qu’à partir du moment où une, deux, trois ou quatre personnes osent sortir de l’ombre en matière d’agression sexuelle, de plus en plus de victimes le font aussi. Je m’attends donc à ce que désormais les policiers agissent avec plus de diligence et que les Serge Simard de ce monde procèdent à un examen de conscience et cessent la banalisation », prévient Manon Massé.
Intervention du Président de l’Assemblée nationale
Jeudi matin, Françoise David et Manon Massé ont rencontré le Président de l’Assemblée nationale pour lui demander de convoquer tous les partis à une rencontre pour discuter des soupçons d’agressions sexuelles à l’égard d’un parlementaire et s’assurer que tous les partis prennent les questions de harcèlement et d’agression sexuelle au sérieux.
« S’il revient à la police de faire les enquêtes criminelles appropriées, les partis politiques doivent assumer leur part de responsabilité. Il faut déconstruire la culture du viol et nous avons un rôle politique important à jouer. Québec solidaire fera pression sur les autres formations politiques pour que des mesures de prévention, de sensibilisation et de formation des député.e.s et de leur entourage soient mis en place dans les plus brefs délais », de conclure Mme Massé.
