Édition du 23 avril 2024

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USA : la facture de la guerre a doublé

Une facture de plus de 20 mille dollars, plus de 14 mille euros. C’est ce que chaque famille étasunienne doit payer pour les guerres en Irak et en Afghanistan. Selon un rapport présenté hier (13 novembre 2007) au Congrès des États-Unis, le coût des interventions militaires voulues par l’administration Bush est le double de ce qui était prévu : au total environ 1.600 milliards de dollars en regard des 804 prévus.

La commission finances qui a fait l’estimation, composée de membres de la chambre et du sénat, a calculé le prix des deux guerres pour une famille de quatre personnes : 20.900 dollars, équivalents à 14.300 euros. La facture couvre six ans, de 2002 à 2008. Dans la prochaine décennie, le compte que les familles devront régler pourrait encore gonfler et dépasser les 46 mille dollars. Si l’on prend en considération une période plus ample, de 2003 à 2017, les deux guerre pourraient coûter en tout 3.500 milliards de dollars.

A elle seule, l’intervention en Irak aurait coûté 1.200 milliards de dollars, par rapport à un coût prévu de 609 milliards. Des chiffres qui, selon d’autres estimations du Congrès, dépassent de très loin les dépenses pour le Vietnam (600 milliards de dollars actuels) et la première guerre du Golfe (80 milliards).

Le rapport expose que les coûts les plus grands sont dus, entre autres, aux soins pour les anciens combattants qui reviennent d’Irak et d’Afghanistan, handicapés ou victimes des fameux « troubles du stress post-traumatique ». Le coût des anciens combattants, fêtés dimanche dernier au cours du « Veterans day » se monterait à lui seul à 30 milliards de dollars. Le document tient aussi compte des intérêts des emprunts contractés pour partir en guerre et souligne comment le prix du pétrole a grimpé de façon vertigineuse, même si l’augmentation n’est pas due qu’à la guerre en Irak. Les estimations indiquent que dans les quatre dernières années, environ 123 milliards de dollars sont passés des mains des consommateurs étasuniens à celles des producteurs de pétrole étrangers. Les intérêts des emprunts, par contre, dépassent les 550 milliards de dollars.

Selon les démocrates, qui ont préparé le rapport, les « coûts masqués » de la guerre ont ôté des ressources à des « investissements plus productifs ». Les interventions en Afghanistan et Irak, en outre, auraient éloigné de leur travail les réservistes de la Garde Nationale. Cela aurait causé des dommages à l’économie étasunienne pour un montant allant de 1 à 2 milliards de dollars.

« Le rapport fait apparaître de façon cristalline que le coût de la guerre en termes de vies perdues et dollars dépensés est tragiquement inacceptable », a déclaré le président de la commission concernée, le démocrate Charles Schummer. La contrepartie républicaine n’a pas participé à la rédaction du rapport.

Pendant ce temps, le Pentagone annonçait qu’environ trois mille soldats de la première division de cavalerie, basés dans la province irakienne de Dyala, allaient rentrer chez eux. C’est la seconde coupe depuis celle de septembre, quand 2.200 marines de la province de Anbar sont rentrés aux États-Unis. Le Pentagone affirme que la guerre va se poursuivre et que l’augmentation de 30 mille soldats pendant les 6 premiers mois de cette année a servi. Le ministère de la défense a souligné qu’en octobre, les morts étasuniens n’ont été que de 38 et que le nombre des victimes civiles serait descendu sous le quota de mille.

Les vingt et une pages rendues par la commission parlementaire et les chiffres égrainés par le Pentagone offrent aux candidats à la Maison Blanche de nouveaux arguments pour débattre des guerres en Irak et Afghanistan.

Sur le front démocrate, à part Bill Richardson et Dennis Kucinich, qui sont sur des positions plus radicales, les autres candidats demandent un retrait progressif des troupes, accompagné d’interventions destinées à la reconstruction du pays et à la lutte contre le terrorisme. Les républicains comme l’ancien maire de New York Rudy Giuliani, l’ancien gouverneur du Massachusetts Mitt Romney et le vétéran du Vietnam John McCain soutiennent par contre les plans de l’administration Bush. Depuis que le Congrès est passé sous le contrôle des démocrates, après les élections de mi-mandat de l’automne dernier, leur parti a perdu ses 40 tentatives d’imposer par une loi quelque limite que ce soit à la liberté de manœuvre du président sur l’Irak.


Source : Articles de Matteo Bosco Bortolaso publiés par Mondialisation.ca

http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=7342

Edition de mercredi 14 novembre 2007 de il manifesto
http://www.ilmanifesto.it/Quotidiano-archivio/14-Novembre-2007/art46/html

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

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