Édition du 11 novembre 2025

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Éducation

Victoire importante pour la liberté académique à l'Université Laval

MONTRÉAL, le 21 oct. 2025 - Le Syndicat des professeures et professeurs de l’Université Laval (SPUL) et la Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU) saluent l’entente entérinée par une décision arbitrale dans l’affaire de harcèlement psychologique reproché à une professeure de l’Université Laval, qui confirme le droit fondamental des professeur•es de critiquer les décisions de la direction de leur établissement sans crainte de représailles.

Rappelons que, suite aux critiques formulées à l’encontre d’une gestionnaire de sa faculté, la professeure de droit Sylvette Guillemard avait été suspendue huit semaines sans salaire par l’Université Laval. Après des contestations du SPUL, une décision arbitrale datée du 17 octobre 2025 confirme l’annulation de cette sanction et le paiement d’une compensation et de dommages ayant découlé, pour la professeure, de sa suspension. Dans sa décision, l’arbitre prend soin de rappeler plusieurs principes, notamment le droit des professeur•es de critiquer sans contrainte les décisions de la direction — et des dirigeant-es — de leur université, de même que leur liberté de s’adresser à leur syndicat à tout moment.

« C’est une victoire éclatante pour la liberté académique et pour l’ensemble du corps professoral québécois », a déclaré Maxime Coulombe, président du SPUL. « L’arbitre a rappelé que la possibilité de critiquer son établissement n’est pas une faute : c’est un droit garanti par la Loi sur la liberté académique dans le milieu universitaire ».

Un droit fondamental pour la mission universitaire

Pour la FQPPU, cette décision illustre de manière exemplaire les principes énoncés par son Comité permanent sur la liberté académique (COPLA) dans son avis sur le devoir de loyauté, paru en 2023 : la liberté académique comprend explicitement le droit de critiquer son propre établissement et ses gestionnaires. L’université tire en effet sa légitimité de la pluralité des voix qui la composent ; elle doit à cet égard agir avec une extrême prudence avant d’assimiler la dissidence à du harcèlement psychologique. C’est dans le débat libre et rigoureux — parfois inconfortable, toujours nécessaire — que se réalise pleinement la mission d’intérêt public des universités.

« Nous accueillons très favorablement cette décision, qui réaffirme que la critique des institutions est au cœur de la mission universitaire », a exprimé Madeleine Pastinelli, présidente de la FQPPU. « En protégeant le droit de parole des professeures et des professeurs, on protège la qualité, l’intégrité et la vitalité démocratique de nos universités. »

Cette décision arbitrale doit maintenant servir d’avertissement et d’inspiration à l’ensemble du réseau universitaire. À cet effet, la FQPPU appelle les directions de toutes les universités québécoises à reconnaître la pleine portée de la liberté académique, à protéger sans équivoque la parole critique et à favoriser des milieux de travail où le débat d’idées est accueilli comme un moteur d’excellence plutôt qu’un risque à gérer. Dans un contexte mondial historiquement délétère pour la liberté académique, cette décision rappelle que le pluralisme intellectuel et la liberté de critiquer le pouvoir en place sont des conditions essentielles à la démocratie.

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