Édition du 23 avril 2024

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Syndicalisme

Adoption du projet de loi C-377 par le Sénat - Une preuve de mépris de la part du gouvernement Harper affirme le SPGQ

QUÉBEC, le 30 juin 2015 - Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) qualifie de déni de démocratie l’adoption du projet de loi C-377 par le Sénat canadien. Cette loi, clairement antisyndicale, a été imposée en manipulant les règles parlementaires.

« Cette loi imposée par le gouvernement Harper n’a pour seul objectif que d’affaiblir les syndicats et les droits des travailleurs. Sous le faux prétexte de rendre les syndicats plus transparents, alors qu’ils le sont déjà beaucoup plus que les associations patronales et les think tanks de droite, cette loi vise à obliger les syndicats à jouer cartes sur table alors que les employeurs pourront garder leurs cartes cachées. Cela aura pour conséquences de créer un déséquilibre dans notre rapport de force avec la partie patronale, » dénonce Richard Perron, président du SPGQ.

Déjà sept provinces, dont le Québec, ont dénoncé le projet de loi. Ces sept provinces représentent plus de 80% de la population canadienne.

« Le gouvernement Harper nous parle de transparence, il nous impose sa façon de faire en donnant plus de marge de manœuvre à l’employeur. Ces derniers auraient accès aux dépenses des syndicats. Mais les syndicats eux n’auraient pas accès aux informations de leur patron. On s’imagine déjà à quoi ressembleront les négociations de conventions collectives dans le futur, ou comment se règleront les conflits de travail », explique Richard Perron.

Le même phénomène s’est produit aux États-Unis sous le gouvernement républicain de George W. Bush dans les années 2000. Les travailleurs ce sont appauvris et les employeurs sont repartis avec le pactole. Il est clair que cette loi n’est qu’un pas de plus vers l’imposition d’une idéologie conservatrice à outrance qui laisse aux grands dirigeants le loisir de s’enrichir sur le dos des travailleurs. 

Les forces progressistes du Québec et du pays vont continuer à se battre contre cette loi avant même qu’elle ne soit en vigueur. En plus des syndicats, le Québec et les gouvernements des six provinces qui ont dénoncé le projet de loi C-377 devraient contester judiciairement cette loi car elle viole les chartes canadienne et québécoise ainsi que les compétences constitutionnelles des provinces. L’ensemble de la communauté juridique et les constitutionnalistes reconnus ont tous dénoncé son caractère illégal.

« Le mépris du gouvernement Harper envers les travailleurs canadiens nous force à tout mettre en œuvre pour empêcher cette loi de causer des dommages irréparables à l’équilibre des relations de travail au Québec, » conclut le président du SPGQ.

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