Édition du 14 mai 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Annonce de fermetures chez AbitibiBowater

La FTPF–CSN fera le point avec ses membres le 12 décembre à Québec

« Y a-t-il une bonne manière d’annoncer à un travailleur qu’il perd son emploi ? La réponse est non. Dans tous les cas de figure, cela demeure une catastrophe et on ne s’y habitue jamais. » C’est là les premiers commentaires du président de la Fédération des travailleuses et des travailleurs du papier et de la forêt (FTPF–CSN), Sylvain Parent, en réaction à l’annonce de la compagnie AbitibiBowater de fermer quatre usines de papier au Canada, dont deux au Québec.

Dans ce sens, la FTPF–CSN déploiera tous les efforts nécessaires pour remettre les travailleurs à l’ouvrage, particulièrement ceux de Donnacona qui sont affiliés à la fédération.

Après avoir vécu la fermeture de l’usine de Port-Alfred, en 2004, Sylvain Parent dit comprendre le désarroi et la forte inquiétude des travailleurs de Donnacona. Il est certain que pour eux cette fermeture est inacceptable.

L’année dernière, ces travailleurs ont renouvelé leur convention collective en assumant la perte de 56 emplois, en acceptant un gel salarial de trois ans et en revoyant l’organisation du travail pour réduire les coûts de main-d’oeuvre. De plus, il y a six ans, ils avaient aussi mis l’épaule à la roue en mettant en place des dispositions pour permettre à l’entreprise de demeurer compétitive. « L’État avait investi un montant de 32 millions de dollars à ce moment pour l’acquisition d’une nouvelle machine à papier, a poursuivi le porte-parole syndical. La multinationale devrait avoir davantage d’obligations sociales. Actuellement, ce sont toujours les travailleurs et les communautés qui écopent. »

Le porte-parole syndical ne peut s’empêcher de tracer un parallèle entre le cas des travailleurs de Donnacona et les demandes de réouverture de convention collective annoncées par le nouveau géant du papier. Les travailleurs de Donnacona ont fait d’énormes concessions pour bien positionner leur usine dans le marché et ils reçoivent quand même cette mauvaise nouvelle. Quel message envoie-t-on aux autres travailleurs de la compagnie à qui l’on demande des concessions, se questionne Sylvain Parent. « Les entreprises devront donner certaines garanties à leurs travailleurs. »

Au cours des prochains jours, la FTPF rencontrera les travailleurs pour évaluer l’avenir. Les 12 et 13 décembre, au lendemain du Sommet sur la Forêt, la fédération a déjà convoqué tous ses syndicats à Québec pour faire le point sur la situation dans leur secteur et sur les actions à entreprendre. Les syndicats présents chez AbitibiBowater, qui ont souvent été mis à contribution au cours des dernières années pour relancer les usines, seront alors consultés pour élaborer une stratégie pour faire face à la demande de réouverture des conventions collectives.

Par ailleurs, la compagnie ne s’arrête pas là puisque du même coup elle annonce une phase deux qui n’augure rien bon pour les prochains mois et qui place un voile d’incertitude sur l’ensemble des travailleurs de l’entreprise.

Selon la fédération, la fermeture de deux usines ailleurs qu’au Québec va peut-être inciter le gouvernement fédéral à être plus actif dans le dossier de la crise forestière.

La fermeture temporaire de l’usine de Donnacona, qui emploie quelque 225 membres de la FTPF, est prévue pour le 3 février.


Source : FTPF-CSN - 29 novembre 2007

Mots-clés : Communiqués

Sections

redaction @ pressegauche.org

Québec (Québec) Canada

Presse-toi à gauche ! propose à tous ceux et celles qui aspirent à voir grandir l’influence de la gauche au Québec un espace régulier d’échange et de débat, d’interprétation et de lecture de l’actualité de gauche au Québec...