Édition du 23 avril 2024

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Syndicalisme

Cela prend tout un village pour comprendre les PPP sociaux (CCMM-CSN)

MONTRÉAL, le 1er févr. 2013 - Réunis en un colloque organisé par le Conseil central du Montréal métropolitain-CSN (CCMM-CSN), le Regroupement des organismes communautaires famille de Montréal (ROCFM) et le Regroupement intersectoriel des organismes communautaires de Montréal (RIOCM), près de deux cents participants-es provenant du milieu syndical, communautaire et institutionnel ont pu découvrir quelques nouvelles pièces du casse-tête de ce qui apparaît comme la nouvelle vague de la gouvernance du social au Québec et qui passe de plus en plus par les fondations.

Celles-ci se positionnent sur l’échiquier à titre de bailleurs de fonds pour plusieurs organismes communautaires et organismes d’État - écoles, centres de services sociaux et de santé, Institut national de santé publique, Institut de la statistique du Québec. Au-delà du financement, elles définissent de plus en plus les orientations et les actions de l’État. De plus, comme cela fut démontré pour le ministère des Transports, les ministères à vocation sociale laissent eux aussi l’expertise des employé-es de l’État se perdre au profit du privé. Par exemple, la Fondation Lucie et André Chagnon (FLAC), par le biais des PPP sociaux, détermine en grande partie les orientations et le développement des politiques et des interventions sociales, de la période de la grossesse jusqu’aux soins de fin de vie. Malgré toutes les bonnes intentions du monde, cette nouvelle façon de faire est quand même un autre visage de la privatisation progressive de nos services publics. Plus grave, ce « philanthrocapitalisme » inscrit ses orientations dans une perspective de normalisation des comportements humains.

Dans le champ « famille » par exemple, il est difficile de trouver des organisations qui ne soient pas soutenues financièrement d’une façon ou d’une autre par la FLAC ou ses différentes déclinaisons. Pas étonnant alors de constater à quel point une loi du silence semble régner autour de ce délicat sujet. Cependant, sous le couvert de l’anonymat, nombreux sont ceux et celles qui dénoncent et critiquent cette nouvelle gouvernance du social au Québec.

Ce colloque reflète la volonté de nombreux acteurs de se mobiliser autour d’une préoccupation centrale : remettre des mécanismes démocratiques au cœur de l’orientation des politiques publiques. Une invitation est lancée afin de créer un réseau d’information et d’échanges.

Au sortir du colloque, nous interpellerons le gouvernement Marois. Comment se positionne-t-il par rapport à cette forme de privatisation du social ? Quelle est sa conception du développement humain et des politiques à mettre en place ? Veut-il soutenir, normaliser, encadrer, « régimenter » ? Les organisations instigatrices du colloque demanderont une rencontre avec le ministre responsable de la région de Montréal, M. Jean-François Lisée, à ce sujet.

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