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Conditions de travail déplorables dans le secteur communautaire - La CSQ revendique un régime particulier de négociation

MONTRÉAL, le 6 déc. 2019 - Pour mettre fin aux conditions de travail déplorables qui prévalent au sein d’un grand nombre d’organismes communautaires au Québec, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) demande au gouvernement Legault de mettre en place un régime particulier de négociation pour le secteur communautaire.

Telle est l’une des principales recommandations contenues dans le mémoire soumis par la CSQ dans le cadre de la consultation menée par le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale sur son futur plan d’action gouvernemental en matière d’action communautaire.

Pour la CSQ et son vice-président, Mario Beauchemin, des milliers de travailleuses et de travailleurs sont accablés par des conditions de travail déficientes et désolantes, notamment en ce qui a trait aux salaires et à l’accès à un régime de retraite et à une assurance collective. « Ces personnes, qui ont travaillé toute leur vie à prendre soin des autres dans le secteur communautaire, se retrouvent à l’âge de la retraite sans régime de retraite décent. Ou bien c’est une simple maladie ou un bête accident qui peut représenter une catastrophe sur le plan de la sécurité économique », rapporte Mario Beauchemin.

Le constat est aussi navrant pour ce qui est des salaires, ce qui entraîne de sérieuses difficultés d’attraction et de rétention du personnel pour les organismes. Le taux de roulement du personnel varie entre 30 % et 35 %. Cette situation génère une perte d’expertise préoccupante.

L’austérité comme une occasion de désengagement

Le porte-parole de la CSQ dénonce également le fait que le gouvernement a profité du régime d’austérité imposé aux services publics pour se désengager de ses responsabilités et les transférer à une myriade de groupes communautaires. « Le gouvernement a ainsi profité de l’occasion pour instrumentaliser ces groupes afin de continuer à rendre certains services essentiels à la population, le tout à moindre coût. C’est notamment le cas dans les secteurs de la santé (en santé mentale) et de l’éducation (avec les carrefours jeunesse-emploi) », déplore Mario Beauchemin.

Ce dernier croit qu’il faut s’assurer que l’appui au secteur communautaire et le soutien financier du gouvernement ne visent ni ne permettent d’aucune façon le transfert des responsabilités et des tâches actuellement réalisées par l’État vers les organismes communautaires.

Un financement à stabiliser

Une autre difficulté à laquelle doivent faire face les organisations communautaires est l’insuffisance et l’instabilité de leur financement. Cette instabilité est accentuée par le recours au financement par projet particulier qui, pour les travailleuses et travailleurs, est synonyme de grande précarité. On note aussi une forte disparité du financement entre les organismes communautaires et une hausse des obligations de reddition de comptes auxquelles ils sont soumis.

Pour mettre fin à cette incertitude, le vice-président de la CSQ recommande que l’appui financier aux organismes communautaires repose davantage sur le financement à la mission visant à répondre aux besoins des communautés tels qu’ils ont été identifiés par les organismes. On demande donc la bonification et l’indexation de ce financement afin de permettre une amélioration des conditions de travail des personnes salariées du secteur communautaire.

La voie à prendre pour le secteur communautaire

Même si la CSQ soutient qu’une hausse du soutien financier gouvernemental aux organismes communautaires est la première action à entreprendre, Mario Beauchemin précise que cela ne saurait suffire pour assurer une amélioration des conditions de travail des travailleuses et travailleurs de ce secteur. Voilà pourquoi la Centrale revendique la mise en place d’un régime particulier de négociation pour le secteur communautaire.

« Il s’agit de la voie la plus appropriée pour améliorer les conditions de travail du personnel de ce secteur et pour faire front efficacement aux enjeux d’attraction et de rétention vécus par les organismes communautaires. Nous proposons que la réflexion sur les modalités et les paramètres d’un tel régime soit menée dans le cadre d’un comité paritaire formé de représentantes et représentants des personnes salariées des groupes communautaires, de représentantes et représentants des employeurs et de représentantes et représentants du gouvernement », conclut Mario Beauchemin, vice-président de la CSQ.

En terminant, précisons que le mémoire de la CSQ a été préparé en étroite collaboration avec sa Fédération des syndicats de l’action collective (FSAC-CSQ) et avec l’Alliance des travailleuses et des travailleurs de l’action communautaire et de l’action communautaire autonome (ATTACA).

Pour consulter le mémoire, cliquer ici.

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