C’est grâce aux journalistes que nous avons appris, laborieusement, que les finances et l’intérêt publics étaient bafoués par les pratiques douteuses, malhonnêtes ou même criminelles de cartels de grandes entreprises et de bureaux de génie conseil. Le rapport Duchesneau (que le premier ministre n’a pas encore jugé bon de lire et que la population ne connaît que grâce à une fuite) confirme les révélations des médias et montre à quel point le système de corruption est ancré profondément. Suite au tapage public autour de ces abus et aux enquêtes policières amorcées, le coût des travaux publics à Montréal a soudainement baissé de 30%. Ce qui signifie, en clair, que les contribuables ont été volés, depuis des années, d’au moins 30% du coût de travaux publics valant des milliards de dollars !
La population québécoise n’a plus confiance en ses politiciens (une tragédie pour toute société démocratique). Le cynisme et l’impuissance n’ont jamais été aussi élevés. Peut-être est-il temps de retirer notre appui à ce gouvernement sourd et aveugle. Toute autorité tire son pouvoir du consentement tacite que nous lui accordons. Devant le refus obstiné du gouvernement Charest d’écouter ses citoyens, et même s’il s’agit clairement d’un moyen de dernier recours, il faut maintenant envisager la désobéissance civile et exiger la démission du gouvernement. Si nous ne voulons pas que cette tragi-comédie politique achève de justifier le cynisme généralisé, il est urgent de reprendre en main notre pouvoir citoyen et d’exiger de nos élus qu’ils aient le courage de porter, haut et fort, notre indignation collective.
Dominique Boisvert
16 septembre 2011
