Édition du 14 mai 2024

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Le blogue de la présidente de la CSQ

De quoi a peur François Legault ?

Vraiment désolant d’entendre François Legault réduire l’opposition des enseignantes et des enseignants au projet de loi no 40 de son gouvernement à une vulgaire « peur du changement »… Le premier ministre est trop intelligent pour croire en ses propres paroles.

Une réforme aux nombreux dérapages

Depuis le dépôt du projet de loi no 40 en octobre dernier, les travailleuses et les travailleurs de l’éducation membres de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), notamment les enseignantes et les enseignants de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), ont dénoncé sur toutes les tribunes les dangereux dérapages de cette réforme.

Plus particulièrement, les enseignantes et les enseignants de la FSE-CSQ ont décrié ce projet de loi qui va bien au-delà d’une simple abolition des commissions scolaires, contrairement à ce que laisse entendre la déclaration démagogique du premier ministre. La réforme proposée par le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, lui-même un enseignant, est une attaque frontale contre l’autonomie professionnelle des enseignantes et des enseignants.

Le gouvernement caquiste veut se mêler de la formation continue du personnel enseignant et menace de punir celles et ceux qui ne se soumettraient pas aux nouvelles règles, souhaite intervenir à son gré dans la manipulation des notes des élèves, met en péril l’égalité des chances et la réussite éducative des élèves et il faudrait que les enseignantes et les enseignants demeurent muets ? Désolés, Monsieur Legault, mais nous ne nous ferons pas les complices des basses œuvres de votre gouvernement et de votre ministre de l’Éducation.

Quand quelqu’un ne veut rien entendre…

L’opposition des enseignantes et des enseignants au projet de loi no 40 va bien au-delà de la refonte des commissions scolaires. Nous avons dénoncé haut et fort depuis plusieurs semaines les effets néfastes et bien réels de votre réforme sur le personnel et l’exercice de leur travail, sur les élèves et leur droit à l’égalité des chances, et sur les parents. Malheureusement, il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre…

Le seul changement qui nous fait peur

Les enseignantes et les enseignants n’ont jamais eu peur du changement. Le seul changement que nous craignons est celui qui fait fi de l’expertise de celles et de ceux qui interviennent chaque jour auprès de nos jeunes et qui sont les véritables experts de l’éducation au Québec. Le seul changement que nous craignons est celui qui se nourrit de la démagogie et du populisme et qui a pour seule évaluation le niveau de popularité d’un gouvernement dans les sondages.

Nous n’en avons pas tant contre l’abolition des commissions scolaires que le fait que la disparition de cette structure représente une concentration du pouvoir inquiétante entre les mains du ministre de l’Éducation. L’absence d’une structure intermédiaire entre les écoles et le ministère de l’Éducation soulève de multiples interrogations qui demeurent toujours sans réponse.

Trop de changements à considérer pour se presser

Et voilà maintenant que votre gouvernement menace d’adopter le projet de loi no 40 sous le bâillon et d’imposer un changement rejeté unanimement par les premiers concernés, c’est-à-dire les travailleuses et les travailleurs de l’éducation.

Ce projet de loi vient chambouler et transformer en profondeur notre système public d’éducation. Il faut prendre le temps de bien évaluer les effets qu’auront ces changements dans la vie de celles et ceux qui font l’école au quotidien pour les élèves du Québec, mais également les conséquences pour le personnel et les parents.

Le projet de loi no 40 redessine le cadre d’action des acteurs du réseau de l’éducation pour de nombreuses années à venir. Le gouvernement ne peut pas se contenter d’une simple analyse juridique. Ce serait irresponsable.

Quoi qu’en pense le premier ministre, il n’y a pas d’urgence à adopter ce projet de loi. Les enjeux sont beaucoup trop importants et lourds de conséquences.

Une opposition qui fait peur

À moins que François Legault et Jean-François Roberge aient peur de l’opposition qui se manifeste de plus en plus chez les travailleuses et les travailleurs de l’éducation ?

Sonia Éthier

Présidente de la CSQ (2018-...)

Elle siégeait sur l’exécutif de la CSQ depuis 2015 à titre de première vice-présidente. Enseignante en adaptation scolaire auprès d’élèves en difficulté d’apprentissage, elle a été présidente du Syndicat de l’enseignement du Bas-Richelieu durant neuf ans. Elle milite au sein du mouvement syndical depuis plus de 30 ans.

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