Édition du 14 mai 2024

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Assurance-chômage

Dernière audience de la Commission d'examen sur l'assurance-emploi - Le Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches se fait entendre à Québec

QUÉBEC, le 10 oct. 2013 - À l’occasion de la deuxième journée d’audience de la Commission nationale d’examen sur l’assurance-emploi à Québec, le Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches a présenté les impacts concrets de la réforme auprès des travailleuses et des travailleurs de la région.

La Commission a été mise sur pied dans le sillage de la réforme de l’assurance-emploi du gouvernement Harper, décriée par une large coalition de syndicats et d’organismes. Cette réforme accentuera l’insécurité et la précarité sur le marché du travail, en plus de frapper de plein fouet certaines industries.

Québec et Chaudière-Appalaches touchés de plein fouet

« Le taux de chômage, ici, se situe aux alentours de 5,7 %. Cependant, ne vous laissez pas berner par ces chiffres. Alors que les emplois à temps plein ont augmenté de 1,6 %, ceux à temps partiel ont augmenté de 9 % et ce sont les femmes qui sont les plus nombreuses dans les emplois à temps partiel. De plus, les taux de prestation trop bas et le nombre de semaines nécessaires pour se qualifier trop élevé font en sorte que bon nombre de travailleurs sont exclus d’avance », a souligné la présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches, Ann Gingras.

Ce que les gens souhaitent le plus, c’est de travailler, a aussi affirmé le 1er vice-président du Conseil central, Richard Gauvin. « Ils ne sont pas saisonniers, mais occupent parfois des emplois dits saisonniers. Dans la région, ces gens aimeraient bien que le ski soit possible à l’année, que les récoltes poussent à l’année et que les hôtels affichent complets en tout temps, mais ce n’est malheureusement pas la réalité. Le programme d’assurance-emploi pour lequel nous cotisons doit servir de coussin pour les coups durs. Nous devons éviter à tout prix de pointer du doigt la personne qui se retrouve sans emploi et la rendre coupable d’une situation qu’elle ne contrôle d’aucune façon. »

Yves Fortin, secrétaire général du Conseil central, a pour sa part insisté sur la fin du projet pilote qui prolongeait la durée des prestations de cinq semaines. Selon lui, le fameux trou noir entraînera pour les familles et les régions un appauvrissement collectif. C’est notamment le cas de la région de Charlevoix, où le taux de chômage oscille autour de 11 %, mais varie grandement d’une municipalité à l’autre.

« Aux prises avec l’exode des jeunes, cette région tente de construire un lieu où il fait bon vivre. Malheureusement, elle a été heurtée de plein fouet par plusieurs réformes. Avec une exigence de 525 heures requises pour se qualifier, pour une période de 21 semaines seulement, plusieurs ne passent pas le cap. Les individus et les familles sont appauvris, l’économie touchée. Les gens sont atteints dans leur dignité, on les prend pour des quêteux, des fraudeurs, et c’est inacceptable », a-t-il déploré.

Le gouvernement doit contribuer


Le Conseil central a conclu sa présentation en informant les membres de la Commission qu’elle adhère pleinement au mémoire déposé nationalement par les quatre organisations syndicales CSN-CSD-CSQ-FTQ et a finalement enjoint le gouvernement à prendre ses responsabilités en ce qui a trait au mode de financement du régime, auquel seuls les travailleuses, les travailleurs et les employeurs sont appelés à participer à l’heure actuelle.

« En 1990, malgré une vaste opposition, le gouvernement canadien a cessé de participer financièrement au régime. Nous avons toujours dénoncé ce désengagement de l’État et exhortons le gouvernement à assumer de nouveau la part des dépenses qui lui revient », ont finalement déclaré les représentants de la coalition en concluant :

« Si le gouvernement fédéral persiste et signe dans son entreprise de réduction des droits des chômeuses et des chômeurs et refuse de bonifier le régime d’assurance-emploi dans le sens de nos propositions, nous serons favorables à la création d’un régime québécois d’assurance-chômage, dans la mesure où les paramètres de ce nouveau régime en matière de couverture, de financement et de gouvernance répondent aux revendications de nos organisations. »

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