« Ed Fast doit dire la vérité aux Canadiens sur la menace que fait peser l’entente secrète qu’il négocie », a déclaré le président national d’Unifor, Jerry Dias. « Au lieu de cela, il va à la télévision nationale promettre que tout sera formidable, alors même que Stephen Harper admet que le Partenariat transpacifique sera néfaste pour l’industrie automobile. »
Jerry Dias a mis au défi le ministre du Commerce du Canada, Ed Fast, de tenir un débat public sur le Partenariat transpacifique et sur ses conséquences sur les emplois canadiens. Dans une entrevue réalisée à CBC lundi soir, le ministre a déclaré que le Canada a besoin de ce partenariat pour protéger ses intérêts dans le cadre de l’ALENA, et que l’entente favoriserait les exportations de voitures de marques japonaises à l’extérieur du Canada.
« Aucune de ces affirmations n’est vraie », a déclaré Jerry Dias. « Sans le Partenariat transpacifique, les règles de l’ALENA demeurent en place. Presque toutes nos exportations de voitures de marques japonaises se font vers les États-Unis. Cela ne changera pas, que ce soit avec ou sans le Partenariat transpacifique. »
L’économiste d’Unifor, Jim Stanford, a estimé que le Partenariat transpacifique, tel qu’il est négocié actuellement pour réduire considérablement les limites de contenu canadien pour les pièces d’auto, pourrait menacer 26 400 emplois au Canada. Des emplois pourraient être touchés à la fois dans le secteur des pièces et dans celui des chaînes de montage.
« En fait, ce chiffre est plutôt conservateur », a souligné Jim Stanford, qui explique sa méthodologie pour calculer les pertes d’emplois sur le site progressive-economics.ca. « Avant de se rendre à Atlanta la semaine prochaine pour conclure les négociations du Partenariat transpacifique, le ministre Fast doit être clair avec les Canadiens au sujet de la menace, et expliquer pourquoi Stephen Harper a dit que le secteur de l’automobile ne se réjouirait pas de cette entente. »
Dans une lettre ouverte écrite en août, l’Association des fabricants de pièces d’automobile faisait également une mise en garde sur les risques de pertes d’emplois qui découleraient du Partenariat transpacifique. « Une TVR (teneur en valeur régionale) faible compromettrait sérieusement nos activités en Amérique du Nord, et nous pourrions être obligés de les réduire considérablement », a ajouté l’Association des fabricants de pièces d’automobile.
Pour contribuer à faire connaître aux collègues du ministre Fast dans le caucus conservateur les faits relatifs à la menace que représente le Partanariat transpacifique, des centaines de membres d’Unifor et de personnes qui les appuient ont manifesté hier soir devant les bureaux de campagne de huit candidats conservateurs sortants dans des circonscriptions où le secteur automobile est très présent.
Malgré l’invitation lancée aux candidats pour qu’ils s’adressent aux manifestants, presque tous se sont heurtés à des portes closes. À Oshawa, malgré les horaires affichés indiquant que le bureau était ouvert jusqu’à 20 h, les portes étaient fermées et les lumières éteintes à l’arrivée des manifestants peu après 19 h.
À Essex, le candidat sortant Jeff Watson, membre du conseil sur l’automobile du gouvernement Harper, a lancé une attaque contre Unifor, mais a refusé de dire s’il défendrait les emplois canadiens dans le cadre du Partenariat transpacifique.