Édition du 30 avril 2024

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États-Unis

Donald Trump : un candidat nazi à la frontière

tiré de La Jornada, septembre 2016 | traduction ptag

L’invitation du Président du Mexique au candidat présidentiel américain Donald Trump n’était ni une erreur ni une négligence. C’était une initiative cohérente avec la politique traditionnelle du gouvernement du Mexique depuis la signature de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) : ouvrir les portes à une alliance militaire, financière et commerciale où règnent la raison et la loi du plus fort comme c’est le cas dans des alliances inégales. Porfirio Diaz, qui n’en vint jamais à ces extrêmités, se retournerait dans sa tombe à Paris s’il pouvait voir où nous en sommes arrivés un siècle après son départ de ce monde.

Donald Trump est venu au Mexique pour montrer à ses partisans qui ne sont pas peu nombreux, de la terre même du Mexique et dans un dialogue face à face avec le président de ce pays, la solidité et la force de ses points de vue et de son mépris envers le Mexique et de tout ce qui est mexicain s’il réussit à être le candidat du Parti républicain.

Qu’y a-t-il de surprenant ? Différents camps politiques tant Enrique Krauze que Cuauhtemoc Cardenas et beaucoup d’autres l’ont affirmé clairement avant cette rencontre : la nation mexicaine écoute avec étonnement les explications décousues de son gouvernement face à cette bévue colossale : considérer comme un invité d’honneur un homme politique de premier plan qui nous insulte depuis longtemps, comme cela a été démontré par la presse internationale.

À peine était-il retourné dans son pays, que Trump a organisé un rassemblement à Everett, Washington, où il s’est félicité de ses propos et de son comportement au Mexique, ainsi que de l’accueil que lui a organisé le président Enrique Pena Nieto.. Voici les mots qu’il a livrés lors de ce rassemblement et chacun des paragraphes ont été a applaudi :

"Nous allons construire un grand mur tout le long de la frontière sud et le Mexique paiera pour ce mur. Dès le premier jour, nous allons commencer à travailler à un beau mur impénétrable, physique, grand, puissant à la frontière.

« Après sa rencontre avec son merveilleux, merveilleux président (" merveilleux, merveilleux "a-t-il répété ...), je pense qu’ils veulent vraiment résoudre ce problème avec nous, et je suis sûr qu’ils le feront.

« Je vais créer un nouveau groupe de travail spécial pour la déportation, concentré sur l’identification et l’élimination des criminels les plus dangereux et des immigrants illégaux aux États-Unis qui ont échappé à la justice trop rapidement, comme Hillary Clinton a échappé à la justice. OK ?

« Nous allons suspendre l’émission de visas partout où il sera possible d’exercer un contrôle adéquat. À cette fin, je l’appelle un veto externe. Compris ? Donc, il sera difficile, et si certains viennent ici, c’est très bien, mais ils doivent être bons, en fait extrêmement bons. Les pays pour lesquels l’immigration sera suspendue comprennent des endroits comme la Syrie et la Libye.

« Une autre réforme établira de nouveaux tests d’admission pour tous les candidats, dont une certification idéologique (et cela est très important, surtout pour recevoir les bonnes personnes, et nous allons recevoir des gens corrects) pour faire en sorte que ceux nous recevons dans notre pays partagent nos valeurs et l’amour de notre peuple.”

Voilà Donald Trump et sa politique pour les États-Unis, le Mexique et le reste du monde. Tel est le personnage généré par cette nouvelle ère dans laquelle le capital financier, ses fractions nationales, ses besoins, ses raisons et dont les gouvernements à leur service et leurs armées s’affrontent pour la domination des marchés et des territoires.

Nous avons un nazi puissant à notre frontière, candidat à la présidence des États-Unis, vainqueur du Parti républicain et peut-être, nous ne le savons pas encore, le prochain président. Trump n’est pas un fasciste du genre de Mussolini, il est du genre d’Hitler : raciste, exterminateur, menaçant et semeur de haine contre des peuples entiers.

Nous ne savons pas aujourd’hui s’il sera élu président en novembre. Mais nous savons que les plans et les ambitions de Trump et de son entourage politique et économique s’inscrivent dans le long terme et expriment les vues du capital financier international, dont la base nationale, politique et militaire, - il n’y a pas de finance sans armée, - est située aux États-Unis d’Amérique, dont le pouvoir est aujourd’hui de plus en plus contesté de par diverses autres puissances : la Russie, l’Inde, la Chine, pour ne citer que les plus visibles et les mieux dotés en armement, en technologie, en population et en territoire. Qu’il gagne ou pas cette élection , il faudra compter avec cette force américaine violente et puissante dans les prochaines années.

Dans ce contexte, il est difficile d’imaginer la mise en œuvre d’une politique internationale plus désastreuse que celle proposée au gouvernement fédéral par l’élection de Donald Trump et le silence qui s’en suivra sera ponctué par la multiplication de ses insultes, de sa grossièreté et de ses menaces.

Brest, Bretagne, 8 septembre 2016

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