Édition du 14 mai 2024

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Politique québécoise

Fort de l’appui de plusieurs artistes, le FRAPRU sillonnera les routes de tout le Québec pour réclamer du logement social

Près de 80 personnes, mal-logées ou locataires de logements sociaux, prendront la route du 3 au 9 octobre pour réclamer que les gouvernements fédéral et québécois investissent, dès leur prochain budget, des sommes importantes dans la lutte contre les problèmes de logement et d’itinérance.

Des dizaines d’actions et d’interventions publiques auront lieu, tout au long de la semaine dans des villes aussi éloignées l’une de l’autre que Rouyn-Noranda et Sept-Îles. Le tout se terminera par une grande manifestation nationale qui partira de l’un des quartiers les plus pauvres du Canada, Parc Extension, pour se terminer dans un des coins les plus riches de l’Île de Montréal.

La Caravane Sur la route pour le logement social a reçu l’appui de plusieurs artistes dont la chanteuse Judi Richards, le monologuiste Yvon Deschamps, la comédienne Johanne Fontaine et le rappeur de Québec, Ali Ndiaye dit Webster, qui ont participé à une conférence de presse à cet effet aux côtés du FRAPRU. Le comédien Emmanuel Bilodeau, le groupe humoristique les Zapartistes ainsi que l’auteure, compositeure, interprète et comédienne, Sylvie Tremblay, ont également manifesté leur appui.

Deux convois

La Caravane, qui parcourra un total de 3200 kilomètres, sera divisée en deux convois qui prendront tous les deux la route, le lundi 3 octobre, Journée mondiale de l’Habitat décrétée en 1985 par l’Organisation des Nations unies (ONU) pour promouvoir le droit au logement pour toutes et tous. Elle sera lancée par des manifestations simultanées devant les ministères fédéral et québécois des Finances, à Ottawa et Québec.

Le convoi parti d’Ottawa se rendra par la suite à Val d’Or, Rouyn-Noranda, Mont-Laurier, Saint-Jérôme, Joliette, Louiseville, Shawinigan, Trois-Rivières et Sorel. Celui parti de Québec ira, pour sa part, à La Malbaie, Baie-Comeau, Sept-Îles, Matane, Rimouski, Rivière-du-Loup, Lévis, Thetford-Mines, Sherbrooke et Granby. Les deux convois se rejoindront, le samedi 8 octobre, pour une marche au centre-ville de Longueuil. Le lendemain, plusieurs centaines de personnes venues des diverses régions se joindront aux membres de la Caravane pour la manifestation dans les rues de Montréal.

Des ministres et députés seront interpellés tout au long de la semaine. Ce sera le cas des ministres fédéraux, Christian Paradis, lieutenant de Stephen Harper au Québec et Steven Blaney. Ce sera également le cas du premier ministre Jean Charest, de la Cheffe de l’Opposition officielle, Pauline Marois, des ministres Pierre Corbeil, Julie Boulet et Laurent Lessard, ce dernier étant responsable de l’habitation, ainsi que des députés libéraux Daniel Bernard, Jean-Paul Diamond et Jean D’amour.

Un événement à la hauteur des défis

Le coordonnateur du FRAPRU, François Saillant, a affirmé, lors de cette conférence de presse, que la Caravane se voulait beaucoup plus ambitieuse que celle qu’il avait organisée à l’hiver dernier, en prévision du budget du ministre québécois des Finances, Raymond Bachand : « Nous voulions organiser un événement qui soit réellement à la hauteur des problèmes de logement et d’itinérance, à la hauteur aussi des dangers qui guettent le logement social ».

Il a précisé qu’à peine 2000 logements sociaux seront au total financés au cours de la présente année par les gouvernements fédéral et québécois : « C’est 1000 de moins qu’au cours des deux dernières années où il y en a eu 3000. Pourtant, ce nombre était déjà ridiculement faible quand on le met en parallèle avec les 260 700 ménages locataires qui, aux dires mêmes des gouvernements, ont des besoins impérieux de logement au Québec ». Il a également rappelé que plusieurs régions demeuraient aux prises avec une sévère pénurie de logements locatifs, surtout à bas loyer, dont l’Abitibi-Témiscamingue, la Côte-Nord et la région métropolitaine de Québec.

Le FRAPRU est également inquiet pour l’avenir des logements sociaux existants. Le financement que le gouvernement fédéral accorde, depuis des décennies, à 127 250 logements sociaux du Québec a commencé à prendre fin. Pour le moment, seule une infime minorité des logements a été touchée, mais le phénomène est appelé à s’amplifier dans les toutes prochaines années.

À l’échelle canadienne, le nombre de ménages aidés en vertu de telles ententes à long terme avec Ottawa a déjà baissé de 16 500 depuis 2006 et le gouvernement fédéral prévoit qu’il diminuera de 72 700 additionnels d’ici 2015. À terme, dans moins de vingt ans, c’est tout le parc d’habitations à loyer modique (HLM) du Québec qui aura été touché, de même qu’une majorité de logements coopératifs, sans but lucratif et autochtones.

Les principales victimes en seront les ménages à faible revenu qui habitent les logements sociaux, puisque l’aide fédérale sert, pour une très large part, à leur assurer un loyer correspondant à leur capacité de payer. Leur loyer risque donc d’augmenter considérablement. Selon le FRAPRU, le retrait de l’aide fédérale amplifiera également le danger de privatisation d’une partie du parc de logements sociaux.

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