Édition du 14 mai 2024

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Journée internationale de l’infirmière : la FSQ et la CSQ déplorent que les années se suivent et se ressemblent pour les infirmières et infirmiers du Québec

Montréal, le 11 mai 2008. – À vingt-quatre heures de la Journée internationale de l’infirmière qui aura lieu demain le 12 mai, la Fédération de la santé du Québec (FSQ) et la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) déplorent que les années se suivent et se ressemblent pour les infirmières et infirmiers du Québec, pendant que le ministre de la Santé et des Services sociaux, Philippe Couillard, et le gouvernement Charest font bien peu pour corriger des conditions de travail devenues intenables.

La présidente de la Fédération de la santé du Québec, Mme Monique Bélanger, soutient que, malgré les dénonciations régulières des conditions de travail des infirmières et infirmiers, les décisions politiques pour améliorer les choses se font toujours attendre.

« Il y a exactement un an, jour pour jour, nous lancions un cri d’alarme pour que des mesures énergiques soient prises par le gouvernement et les directions des établissements de santé afin de mettre fin à la déshumanisation des conditions de travail. Un an plus tard, nous en sommes toujours au même point et le gouvernement Charest, dont Philippe Couillard, tarde à passer aux actes pour amener des solutions concrètes », constate Mme Bélanger.

Jean Charest et Philippe Couillard peu pressés d’agir

La présidente de la FSQ-CSQ soutient que le premier ministre Jean Charest et son ministre de la Santé, Philippe Couillard, sont très conscients de la situation de pénurie d’infirmières et d’infirmiers qui accable les établissements de santé et de services sociaux, mais ils ne semblent pas pressés d’agir.

« MM. Charest et Couillard connaissent très bien la situation, mais nous nous demandons ce qu’ils attendent pour passer aux actes et amener des solutions. Cette attitude est totalement irresponsable, puisque plus longtemps ils tardent à agir et plus les solutions qu’ils apporteront devront être attractives s’ils veulent réussir à renverser la vapeur », prévient Mme Monique Bélanger .

Philippe Couillard, complice de l’exode vers les agences privées

Mme Monique Bélanger ajoute que ce refus d’améliorer les conditions de travail des infirmières et infirmiers du secteur public est d’autant plus grave qu’il a pour effet direct de rendre les agences privées encore plus attrayantes.

« À défaut de pouvoir obtenir des conditions de travail plus humaines dans le secteur public, il est évident que plusieurs infirmières et infirmiers ne peuvent s’empêcher de comparer leur situation à certaines conditions plus avantageuses qui leur sont offertes par les agences privées. Dans ce contexte, le ministre de la Santé, Philippe Couillard, est donc en quelque sorte complice par son inaction, de l’exode des infirmières et infirmiers vers les agences privées », accuse la présidente de la FSQ-CSQ.

Un message clair envoyé par 50 000 personnes

Pour sa part, la vice-présidente de la CSQ, Mme Louise Chabot, renchérit dans le même sens en reprochant au ministre de la Santé de préférer recourir aux agences privées pour soutenir temporairement le secteur public. Et ce, plutôt que de travailler réellement à régler définitivement les problèmes du secteur public en apportant, entre autres, des améliorations aux conditions de travail de celles et ceux qui y œuvrent.

« Environ 50 000 personnes sont descendues dans la rue le 3 mai dernier pour dire au gouvernement qu’ils tiennent à leur système public de santé et exiger qu’on mette fin à la privatisation encouragée par le gouvernement Charest. Ce sont également 50 000 personnes qui s’opposent aux solutions en faveur du privé mises de l’avant par Claude Castonguay et ses amis de l’Institut économique de Montréal (IEDM). C’est clair : la population tient à son système public de santé et exige du gouvernement qu’il mette en place des solutions publiques aux problèmes actuels du système », affirme Mme Chabot.

Une inaction qui contribue à nourrir la pénurie

La vice-présidente de la CSQ ajoute que l’inaction du ministre Philippe Couillard et de son gouvernement a également pour effet indirect de nourrir la pénurie d’infirmières et d’infirmiers qui affecte le réseau public de santé.

« Il est bien évident que dans le contexte où il manque déjà d’infirmières et d’infirmiers, chaque départ vers les agences privées vient donc aggraver la pénurie. De plus, en ne prenant pas les moyens qui s’imposent pour revaloriser cette profession, le ministre de la Santé contribue à maintenir la relève à distance d’une profession qui ne leur apparaît plus suffisamment attrayante », constate Mme Louise Chabot.

Un hommage particulier aux infirmières et infirmiers

En terminant, la présidente de la FSQ-CSQ et la vice-présidente de la CSQ souhaitent rendre hommage à l’ensemble des infirmières et infirmiers du Québec à l’occasion de la Journée internationale de l’infirmière.

« Les infirmières et infirmiers apportent une contribution essentielle pour le maintien et la bonne marche de notre système de santé public. Ces travailleuses et travailleurs de la santé démontrent quotidiennement un grand professionnalisme et un dévouement exemplaire, alors qu’ils doivent travailler dans des conditions qui rendent leurs tâches encore plus difficiles. C’est tout à leur honneur et ces infirmières et infirmiers méritent notre plus grande reconnaissance », concluent Mmes Monique Bélanger et Louise Chabot.

Mots-clés : Communiqués

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