Édition du 23 avril 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Environnement

L’industrie pétrolière et gazière en Gaspésie : les projets, les enjeux et les acteurs

Nous publions la brochure produite par Environnement Vert Plus intitulée : "L’industrie pétrolière et gazière en Gaspésie : les projets, les enjeux et les acteurs" dont une partie substantielle dénonce le rôle du capital financier et de leurs complices du monde patronal et gouvernemental. (PTAG)

Mode d’emploi (éditorial)

La collection de textes qui suit a été écrite au cours des 2-3 dernières années. Elle est le fruit de recherches visant à comprendre comment et pourquoi l’industrie se déploie sur le territoire gaspésien, territoire Mi’kmaq non cédé du Gespegawagi. Ils sont rassemblés ici sous forme de brochure, vouée à servir de référence pour quiconque voudrait prendre pied et participer à la lutte actuelle contre l’industrie du pétrole et du gaz. On pourrait les découper en trois groupes : les projets, leurs conséquences, et les acteurs qui les rendent possible.

Les principaux projets en cours d’implantation sur le territoire arrivent d’abord. Il y a bien entendu les forages, l’aspect qui nous touche le plus directement. Sans intervention, le territoire se transformera en gruyère asservi aux pétrolières dans un horizon de quelques décennies. Le terminal de gaz naturel liquéfié de Goldboro en Nouvelle-Ecosse promet de donner un essor sans précédent à l’industrie du gaz de schiste. À l’été 2017, la valeur en bourse du gaz naturel est tombée à quelques reprises sous zéro : en raison de sa surabondance, l’industrie payait pour s’en débarrasser. Les nombreux projets d’exportation et de stockage visent à valoriser ce qui devient, par moment, un déchet. Pieridae-Goldboro apporte une solution durable (comme dans « développement durable », ha ! ha ! ) à un problème récurrent de l’industrie.

Les conséquences de cette industrie pourront servir ceux et celles qui se demandent pourquoi s’interposer à son avancement. Nous traitons exclusivement des impacts environnementaux. Nous souhaitons que notre lutte permettra d’épargner un coin du monde viable pour les prochaines générations. La contamination de l’eau par l’industrie laisserait derrière un monde inhabitable, toxique. Les émissions de méthane promettent d’accélérer les changements climatiques et l’acidification des océans au point de compromettre de manière irréversible la base alimentaire de l’humanité.

Nous avons omis les impacts sur les populations, bien qu’ils méritent aussi une vive attention. (Une prochaine édition gagnerait à en être augmentée : propositions bienvenues ! ) Le journaliste albertain Andrew Nikiforuk, a montré comment la rente pétrolière rend les Etats pétroliers dépendants, cadenasse le système politique et soumet davantage les populations. Les Mi’kmaq du Nouveau-Brunswick ont fait les frais de la répression, d’un État contrôlé par la pétrolière Irving quand l’industrie a voulu s’implanter dans l’Est de la province. L’expansion de l’industrie du pétrole et du gaz de schiste aux Etats-Unis a débalancé le système mondial d’échange des hydrocarbures. Dans la lutte pour le partage du lucratif marché européen avec la Russie, les deux Etats se font la guerre en Ukraine, en Syrie. L’industrie nord-américaine a des impacts géopolitiques à l’échelle locale et mondiale.

Les acteurs derrière cette industrie, présentés dans la dernière section de cette brochure, méritent donc toute notre attention. Leur ignorance, souvent feinte, de la portée de leurs actions n’excuse pas leur participation et leur responsabilité dans l’entreprise de destruction coloniale actuelle. Nous devons les « convaincre » qu’ils ont beaucoup à perdre à poursuivre leurs actions en faveur de l’industrie. Pour les convaincre, il faut d’abord nous-même comprendre l’articulation entre les bras financiers, infrastructuraux, politiques et judiciaires.

Nul besoin de rejoindre physiquement les groupes en lutte ici, dans l’Ouest, ou en Syrie. Il s’agit de comprendre comment les acteurs près de chez vous participent à l’expansion coloniale. Nous espérons que les renseignements qui suivent pourront vous aider à agir de manière solidaire dans les luttes actuellement en cours. Bonne lecture !

Sommaire :

  • Éditorial
  • Trois projets de forages actifs en Gaspésie
  • Le terminal de liquéfaction de gaz naturel à Goldboro
  • Hydrocarbures et fracturation en Gaspésie : étst des lieux
  • Problèmes liés à l’abandon des puits
  • Puits abandonnés : l’exemple du puits de la rue Tundra
  • Le gaz naturel est-il un combustible de transition ?
  • Le bras financier : d’où viennent les capitaux ?
  • Gaz Métro/Énergir : un réseau en pleine expnasion
  • Des lobbys puissants pour une industrie en santé !
  • Le Parti libéral du Québec : au service des ami.es
  • Un cadre juridique complaisant

Poue lire cette brochure, cliquez sur l’icône :

Environnement Vert plus

Groupe écologiste gaspésien.

La petite histoire d’un grand mouvement

1. PRÉSENTATION D’ENVIRONNEMENT VERT-PLUS

1.1 Une naissance en forêt

" Il était une fois une communauté tranquille qui vivait en harmonie avec son milieu. Puis, des avions sont venus et nous ont arrosés des mêmes produits qu’on utilisait lors de la guerre du Vietnam "

Environnement Vert-Plus tire son origine des audiences publiques de 1983, au moment où le B.A.P.E. consulta la population du Québec sur l’usage que voulait faire le Ministère de l’Énergie et des Ressources de l’agent orange. Les citoyens ont eu gain de cause et heureusement, car des études ont démontré depuis que ces produits sont hautement cancérigènes.

D’informel qu’il était au départ, un groupe de personnes de la région décida de s’incorporer en 1986 afin de donner une voix à l’environnement de la Baie des Chaleurs.

1.2 A l’ombre des grosses cheminées : Une croissance mouvementée

Très bientôt, il s’avéra que les atteintes faites à notre milieu de vie nous laisseraient peu de répit : participation à l’élaboration du schéma d’aménagement de la M.R.C. d’Avignon puis au sommet économique de la Gaspésie et des Iles ; initiation d’un système de récupération du papier ; rédaction d’un mémoire à la Commission Charbonneau ; dénonciation du laisser-aller d’Hydro-Québec menant à l’incinération domestique de poteaux enduits de pentachlorophénol ; suivi du dragage en mer ; production de diaporamas " Le petit paradis gaspésien revu et corrigé " et " Ciel jaune sur Baie bleue " ; prise de position pour que cesse l’enfouissement "sauvage" de déchets ; documentation et pressions pour que les industries se conforment aux normes, organisation d’un forum sur la forêt gaspésienne en 1992 suivi de la mise sur pied d’une table régionale de concertation des différents utilisateurs de la forêt.

Et les actions des écologistes ont eu des résultats : comme celui d’amener Energie Nouveau-Brunswick à intégrer des épurateurs dans les cheminées de sa nouvelle centrale thermique de Belledune et de sa centrale existante de Dalhousie.

Concertation aussi, avec la création d’une Zone d’intervention prioritaire (Z.I.P.) New-Richmond dans le cadre du programme Stratégies St-Laurent, afin d’asseoir à une même table, industriels, milieux de la santé, municipal, scolaire, agricole et écologistes.

1.3 Un organisme bien entouré et appuyé

Sans aucune stratégie active de recrutement ou de permanence à temps plein et entre les nombreux dossiers à traiter, E.V.P. compte près de 200 membres individuels et corporatifs (en 1993).

A cela, ajoutons les appuis ponctuels qu’apportent les signataires de pétitions, les dizaines de résolutions d’appui des corporations municipales, et les inter-relations qui se créent avec d’autres organismes.

Sondez l’opinion des gens de la Baie des Chaleurs et vous constaterez que les positions d’E.V.P. sont partagées et appuyées.

1.4 Environnement Vert-Plus : un chien de garde de l’écosystème de la Baie des Chaleurs

Nous avons cru longtemps que la Gaspésie était " vierge et intacte". Puis on nous a dit de faire bouillir l’eau, que certaines plages étaient impropres à la baignade, que le taux de cancer augmentait, que les populations de poisson diminuaient, de ne pas cueillir les petits fruits, qu’on prévoyait des ruptures de stock en forêt, que la survie du chevreuil et du caribou était menacée.

L’avenir de la forêt gaspésienne ne repose pas avec les industriels ou les politiciens. L’avenir de la forêt gaspésienne repose sur une opinion publique vigilante et une concertation de tous les utilisateurs de la forêt y incluant les écologistes.

http://vert-plus.tripod.com/1.html

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