Édition du 23 avril 2024

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Environnement

La Première Nation des Innus de Pessamit se rassemble pour parler caribou

PESSAMIT, QC, le 21 mars 2024 - Le premier salon du caribou, Uauilatau atiku ! Parlons caribou !, aura lieu ce jeudi 21 mars à Pessamit, au Centre communautaire

Ka Mamuitunanut. Cet événement inédit, organisé par le secteur Territoire et Ressources du Conseil des Innus de Pessamit, se tiendra toute la journée de 11h à 20h et sera l’occasion d’échanger sur Atiku - le caribou, à travers un parcours de plusieurs kiosques, animés par des experts de la communauté et nos partenaires. Le salon se veut un événement rassembleur, orienté vers le partage et un moment de réflexion pour notre Nation.

"Ce sera l’occasion de partager avec l’ensemble de la communauté le travail que nous effectuons avec nos partenaires depuis des années pour la sauvegarde du caribou et de l’intégrité de nos forêts, mais aussi d’échanger et de sensibiliser nos jeunes à la survie de notre identité culturelle dont le caribou est un symbole essentiel", souligne Jérôme Bacon St-Onge, vice-chef du Conseil des Innus de Pessamit.

"Nous souhaitons également offrir aux ainés un espace où partager aux nouvelles générations l’importance de cette espèce et de la protection de son habitat. C’est notre préoccupation face à l’avenir du caribou qui motive notre Conseil à rassembler l’ensemble de la communauté autour de ce thème névralgique", ajoute-t-il.

L’urgence d’agir pour la sauvegarde du caribou et de la culture innue

Depuis déjà plusieurs années, les Innus de Pessamit collaborent avec divers groupes environnementaux et experts scientifiques afin d’assurer le suivi du caribou sur notre Nitassinan, le territoire ancestral. Pourtant, malgré les alertes lancées et notre mobilisation constante, les taux de perturbations et l’empreinte de l’industrie dans l’habitat essentiel du caribou forestier ne cessent de croître, réduisant ainsi de jour en jour nos probabilités de maintenir l’espèce, ainsi que le lien fondamental qui nous unit à Atiku.

En 2020, nous avons pourtant proposé la mise en place d’une aire protégée d’initiative autochtone au Pipmuakan, un des derniers secteurs comportant des habitats propices au caribou dans le sud de notre territoire. Cette solution permettrait justement de protéger efficacement autant l’habitat du caribou que le patrimoine culturel innu.

Pendant ce temps, alors que le gouvernement du Québec s’est engagé à soutenir le leadership autochtone en conservation, la stratégie Caribou, elle, accuse retard sur retard et les coupes forestières continuent d’avancer. Nous attendons toujours des actions concrètes du gouvernement.

"Cela fait déjà près de 3 ans que nous avons officialisé le dépôt d’un projet d’aire protégée pour le territoire du Pipmuakan. Les sites prioritaires y sont déjà identifiés et sont connus du gouvernement pour la sauvegarde de l’espèce. Maintenant, ce sont des actions concrètes que nous souhaitons ainsi qu’une réelle volonté politique de sauver le caribou et de soutenir la sauvegarde de la culture innue." Marie-Hélène Rousseau, ingénieure forestière pour le secteur territoire et ressources des Innus de Pessamit.

Ce premier forum Uauilatau atiku ! Parlons caribou ! démontre une fois de plus l’intérêt et l’engagement de la communauté de Pessamit et des acteurs du milieu pour la sauvegarde du caribou sur notre territoire ancestral.

Conseil des Innus de Pessamit

https://pessamit.org/

La réserve indienne de Pessamit est située à environ 50 km en amont de Baie-Comeau. En 2005, le conseil de bande de Betsiamites a été remplacé par le conseil des Innus de Pessamit et, le 6 novembre 2008, la Commission de toponymie acceptait le changement du nom Réserve indienne de Betsiamites pour celui de Réserve indienne de Pessamit. Les habitants d’un village montagnais ont été identifiés dès les premières explorations européennes. Champlain en rapporte en effet la présence sur sa carte de 1632 où il fait mention des Sauvages Bersiamiste. Sous le Régime français, un poste de traite était établi à l’embouchure de la rivière Betsiamites. Désigné sous le nom Pointe-des-Bersimites par Hocquart en 1733, on pense cependant qu’il était localisé sur la rive ouest de la rivière plutôt que sur la rive est où le village se situe actuellement. Les registres de la mission de Notre-Dame-de-Betshiamits s’ouvrent en 1845 et c’est probablement à cette époque que démarre l’évolution en parallèle des formes Betsiamites et Bersimis. Du côté des Montagnais et des missionnaires oblats dont Charles Arnaud et Louis Babel, c’est la première forme qu’on utilise. La seconde est cependant privilégiée par l’amiral Bayfield lorsqu’il fit les relevés hydrographiques du Saint-Laurent entre 1837 et 1848 et par la Compagnie de la Baie d’Hudson lorsqu’elle vint s’y établir en 1855. Par ailleurs, à partir de 1860 environ, un petit noyau industriel se développe sur la rive ouest et c’est là surtout que Bersimis acquiert sa popularité. Un bureau de poste y est établi sous ce nom en 1863 puis sous ceux Moulin-Bersimis, en 1910, et de Rivière-Bersimis, en 1945. Il faut se rappeler que, vers 1900, la population y est plus importante que du côté du village montagnais. Là, le bureau de poste porta le nom Notre-Dame-de-Betshiamits de 1881 à 1898. Remplacé par celui de Bersimis de 1898 à 1919, il reprit ensuite le nom Betsiamites quand les habitants en firent la demande et que la Commission de géographie du Québec réussit à convaincre son homologue fédéral du bien-fondé de cette position. Malgré cela et en dépit du fait que la réserve ait été établie sous le nom Betsiamites en 1861, l’usage administratif a, le plus souvent, favorisé Bersimis à tel point qu’Hydro-Québec y a exclusivement recours dans ses aménagements de la rivière dans les années 1950. C’est en 1981 que le conseil de bande entreprend de renverser la tendance en faisant la promotion de Betsiamites. L’anthropologue Frank G. Speck avançait en 1931 l’hypothèse que le nom pourrait signifier ceux qui arrivent par la rivière. Toutefois, la plupart des auteurs s’entendent pour accorder à ce toponyme montagnais « Pessamit » le sens de lieu où il y a des sangsues ou des lamproies ou anguilles de mer.

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