Édition du 30 avril 2024

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Lutte contre la pauvreté

Le Québec est en pause, les personnes assistées sociales ne peuvent pas prendre de pause

Les personnes assistées sociales à haut risque de contamination.

Québec, le 27 mars 2020. — Quatre-vingt groupes de la société civile ont joint leurs voix au Front commun des personnes assistées sociales du Québec (FCPASQ) afin d’exiger de la cohérence dans l’aide apportée à toute la population. Un soutien suffisant est demandé pour aider les personnes sans emploi à faire face à la crise. La missive rappelle que ces personnes doivent composer avec des obstacles supplémentaires pour s’adapter en situation de crise, tel que nous le vivons actuellement avec la COVID-19 et que les seules solutions envisagées, jusqu’à maintenant, mettent ces personnes à risque.

Les groupes co-signataires tiennent à attirer l’attention du premier ministre Legault et du ministre Boulet (MTESS) sur la mise en place de mesures d’atténuation de la crise en visant à augmenter les ressources financières des personnes les plus vulnérables. Le but est de leur permettre de respecter les consignes de santé publique et de protéger leur santé, déjà très éprouvée par le manque de tout, un stress permanent et un quotidien épuisant.

Souplesse, solidarité et cohérence

« L’ensemble des mesures annoncées par les gouvernements tant provincial que fédéral, ont encore une fois oublié les personnes assistées sociales. Le chèque de base à l’aide sociale est de 690 $ par mois. L’insuffisance met carrément les gens en danger ! Ce qu’il faut, en temps de crise, c’est de s’assurer du bien être de tout le monde et plus particulièrement des personnes les plus vulnérables. C’est pourquoi il est urgent que le gouvernement soit cohérent, et qu’il mette en place des mesures pour aider l’ensemble de la société ! . » demande Marielle Bouchard, du Regroupement des femmes sans emploi du Nord de Québec.

Soutenir les populations les plus à risque

À l’instar des autres citoyens et citoyennes pourquoi ne pas améliorer leurs ressources financières pour leur permettre de traverser cette crise ? En plus de leur permettre d’acheter des denrées alimentaires, on limiterait le nombre de personnes fréquentant les épiceries, diminuant le risque de contamination. Ainsi, les personnes assistées sociales pourraient suivre plus adéquatement les consignes dictées par la santé publique et augmenter leur protection de même que celle de l’ensemble de la population. Nous faisons appel au bon sens de nos dirigeants et dirigeantes !

Malgré les mesures introduites par le gouvernement pour permettre aux banques alimentaires de trouver des bénévoles, nombreuses ressources alimentaires sont fermées ou ont des ressources services réduits. Le fait est qu’une grande quantité de don n’arrive plus aux portes de banques alimentaires et les mesures de prévention de contamination sont difficile à appliquer. La situation laisse non seulement les plus pauvres dans l’impossibilité de respecter la quarantaine, mais elle les prive aussi de ressources essentielles à leur survie. « Avec l’insuffisance du chèque d’aide sociale, il n’est pas rare que les gens fassent 3 ou 4 épiceries différentes pour courir les spéciaux, le plus souvent à pied ou en autobus. Dans les circonstances, ces personnes sont plus à risque d’être touchées par la COVID-19 qu’on laisse actuellement sans appui. On les amène à s’exposer inutilement au risque de contagion. La Santé publique devrait donner un avis très sérieux aux autorités provinciales pour permettre à l’ensemble de la population de se protéger », affirme Roxane Blanchet de l’Association pour la défense des droits sociaux de la Rive-Sud.

Pour toutes ces raisons, les cosignataires demandent que les mesures suivantes soient mises en place de façon urgente :

 remettre à l’ensemble des prestataires d’aide de dernier recours une prestation spéciale pour porter le montant de leur prestation à 1210$, soit l’équivalent du montant du Programme solidarité sociale 66/72 (« Programme revenu de base »), le plus rapidement possible.

 l’ajustement des limites des avoirs liquides au seuil du programme de solidarité sociale pour tous les prestataires.

 l’assouplissement au niveau des coupures de dons pour favoriser la solidarité.

Donner les moyens de faire face

« Il est essentiel et urgent d’offrir une prestation spéciale à l’ensemble des prestataires pour leur permettre d’atteindre, au minimum, la prestation de la solidarité 66/72, soit 1210 $ par mois pour la durée de la crise du COVID-19. Le gouvernement ne peut plus compter sur le communautaire pour se désengager de ses responsabilités. Il doit répondre présent pour garantir la couverture des besoins essentiels à l’aide sociale pour que toutes les personnes puissent avoir ce qu’il faut à la maison, les denrées et médicaments nécessaires pour les semaines à venir. » affirme Simon Pouliot, de l’Association pour la Défense des Droits Sociaux Québec Métropolitain

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