Édition du 14 mai 2024

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Santé

Le bateau coule au CSSS de la Haute-Gaspésie - Le syndicat FIQ de la Gaspésie lance un SOS au ministre de la Santé et des Services sociaux

SAINTE-ANNE-DES-MONTS, QC, le 4 juill. 2012 - Devant l’inaction de la direction de l’établissement pour corriger le tir, le Syndicat des professionnelles en soins de la Gaspésie - FIQ somme le ministre de la Santé et des Services sociaux, Yves Bolduc, d’intervenir rapidement afin de rétablir la situation devenue alarmante au CSSS de la Haute-Gaspésie.

Problèmes de sécurité

Malheureusement, l’évènement du 18 mai 2012 à l’urgence n’est pas un évènement isolé et ne fait que mettre en lumière le manque de sécurité pour les professionnelles en soins qui travaillent dans l’établissement. Le syndicat a interpelé la direction à plusieurs reprises afin de mettre à niveau l’urgence qui est non conforme aux normes en vigueur ainsi que l’aile psychiatrique au 6e étage où des agressions ont également eu lieu. Depuis plusieurs années déjà, les professionnelles en soins de l’établissement soignent les patients dans des roulottes de chantier, et ce, été comme hiver. L’hôpital de Sainte-Anne-des-Monts n’est pas un lieu adéquat pour dispenser des soins et des services de qualité à la population. Le syndicat et ses membres sont encore plus inquiets de la récente décision de la direction de regrouper tous les services de santé physique au 6e étage alors qu’il est vétuste et inadéquat.

Les problèmes de sécurité résident aussi dans le manque chronique de médecins, de pharmaciens et d’infirmières. « La direction en place est incapable de faire son travail pour trouver des professionnelles en soins et les traiter humainement et avec respect », déplore Nancy Gaudreau, présidente du syndicat. Le CSSS de la Haute-Gaspésie devrait avoir 22 médecins omnipraticiens alors qu’il n’en compte que 11 ; il s’agit d’un des taux de couverture les plus bas de la province. « Il n’y a jamais eu aussi peu de professionnelles en soins sur les unités, nous sommes épuisées et la direction ne comprend pas le signal d’alarme. Nous ne pouvons plus réduire les équipes de soins sans provoquer une rupture de services », dénonce madame Gaudreau.

Rupture de services

L’absence de pharmaciens au centre hospitalier est tout à fait inacceptable et a des impacts sérieux. L’établissement a dû cesser les traitements d’oncologie aux patients de la Gaspésie à la suite des départs des pharmaciens. C’est bien connu, un centre hospitalier ne peut pas fonctionner sans médecins, sans infirmières et sans pharmaciens en nombre suffisant. Le syndicat a interpelé la direction sur l’absence de services de pharmacie continus, car cette situation représente un risque extrême pour les professionnelles en soins qui sont les personnes qui administrent les médicaments à la population. Qui plus est, l’établissement a recours à de la main-d’œuvre indépendante pour pallier ce manque alors que cela ne règle rien et représente des dépenses considérables de fonds publics.

Gestion inadéquate

Les professionnelles en soins ont perdu confiance dans la capacité de la direction de gérer l’établissement. Devant ce constat, le syndicat se joint au député de Matane, Pascal Bérubé, et demande au ministre de la Santé et des Services sociaux de mettre le CSSS de la Haute-Gaspésie sous tutelle. Le syndicat exige également la démission de certains membres de la haute direction responsables de ce désastre.

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