Édition du 23 avril 2024

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Québec

Le revenu viable hors des grands centres

Le revenu viable permet d’évaluer le revenu nécessaire pour atteindre un niveau de vie digne et sans pauvreté, au-delà de la seule couverture des besoins de base telle qu’elle est établie par la Mesure du panier de consommation (MPC). Il offre ainsi un repère nécessaire, crédible et complémentaire à la MPC pour l’analyse des situations de pauvreté dans le continuum des revenus. Depuis 2017, nous le calculons annuellement pour les sept grands centres suivants : Montréal, Québec, Trois-Rivières, Saguenay, Sept-Îles, Gatineau et Sherbrooke.

21 septembre 2023 | tiré de la lettre de l’IRIS

Or, on sait qu’à plusieurs égards, la réalité des personnes vivant hors des grands centres diffère sensiblement de celle des habitant·e·s de ces sept villes. Cette réalité est régulièrement éclipsée par l’attention accordée aux grandes villes dans les médias, dans la recherche et dans les débats publics. Les secteurs moins densément peuplés affrontent pourtant de nombreux défis, notamment en ce qui concerne l’accès aux services et les inégalités sociales de santé2. Les communautés les plus dévitalisées économiquement se trouvent d’ailleurs hors des zones urbaines.

Pour lire la totalité de l’étudecliquez sur l’icône

Faits saillants

Pour une personne seule, le revenu viable varie de 31030 $ (Saint-Jean-sur-Richelieu) à 45 527 $ (Schefferville). Pour une famille monoparentale avec un·e enfant en CPE, il varie de 45 218 $ (Longueuil) à 60 450 $ (Schefferville). Pour une famille de deux adultes avec deux enfants en CPE, il varie de 70092 $ (Saint-Jean-sur-Richelieu) à 95 159 $ (Schefferville).

Le niveau du revenu viable à Schefferville reflète les coûts importants associés à l’éloignement par rapport aux grands centres.

Dans 25 des 33 localités étudiées, plus de la moitié des personnes qui habitent seules n’atteignent pas le revenu viable.

Dans les 33 localités, le revenu après impôt médian des couples avec enfants est supérieur au revenu viable.

En Montérégie, les villes qui se dotent d’un système de transport collectif structurant permettent à plus de citoyen·ne·s d’atteindre le revenu viable.

Introduction
La présente étude cherche donc à combler le manque de données en ce qui concerne les régions du Québec en calculant pour la première fois le revenu viable hors des grands centres. Le revenu viable est calculé pour 33 localités différentes dans 7 territoires du Québec. En permettant de comparer différentes localités, l’étude montre l’importance de calculer le revenu viable dans différentes régions pour obtenir un portrait juste du coût de la vie pour les résident·e·s de l’ensemble du Québec. Ce faisant, l’étude offre des pistes de réflexion pour permettre à plus de personnes d’atteindre le revenu viable.

Le revenu viable peut en effet être utilisé pour juger des mesures les plus pertinentes à adopter en vue d’améliorer la qualité de vie des citoyen·ne·s. Lorsque deux localités ont un revenu viable semblable, jeter un coup d’œil aux composantes détaillées permet de mieux connaître les facteurs qui influencent celui-ci. Dans les régions de l’est du Québec, plusieurs localités ont des frais de logement plus bas qu’en Montérégie, mais des frais de nourriture et de transport plus élevés. Par exemple, le revenu viable pour une personne seule à Chandler (37 168 $) est très proche de celui de Saint-Lambert (37 337 $), mais les loyers y sont beaucoup plus faibles, tandis que la nécessité de se déplacer en voiture engendre des coûts importants.

L’étude se divise en sept chapitres centraux, correspondant aux sept territoires pour lesquels le revenu viable a été calculé, c’est-à-dire les trois territoires de la Montérégie (l’ouest de la Montérégie, l’agglomération de Longueuil et l’est de la Montérégie), la région Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine et trois MRC de la Côte-Nord (La Haute-Côte-Nord, la Minganie et Caniapiscau). Chaque chapitre comprend un portrait socioéconomique du territoire et une présentation du revenu viable dans les localités du territoire concerné. Un chapitre final fait ressortir les tendances qui se dégagent lorsque l’on compare les régions entre elles et avec les grands centres.

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Guillaume Tremblay-Boily

Chercheur à l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS)

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