L’AFÉA, l’AFESPED et l’AFESH jouissent depuis le début des années 2000 d’une visibilité enviable au carrefour des pavillons J, A, et R. Concrètement, l’expulsion des associations étudiantes du local commun aurait pour conséquence de relocaliser les locaux de ces trois associations facultaires plus près des locaux appartenant à leurs associations modulaires respectives. Cela signifie, d’une part, qu’elles seraient séparées dans trois pavillons différents, détruisant le climat de collégialité essentiel entre les trois associations. Historiquement, les mobilisations majeures de la population uqamienne ont été le fruit d’une étroite collaboration entre les différentes facultés. D’autre part, la relégation de ces locaux associatifs dans des endroits moins accessibles (diminuant également l’accessibilité aux étudiants à mobilité réduite), aux étages des pavillons, réduit leur visibilité auprès de la population étudiante, et amenuise leur capacité à remplir leur rôle de représentation et de protection de leurs membres.
Pour ces raisons, nous considérons que l’expulsion des trois associations étudiantes susmentionnées de leurs locaux est une grave atteinte à leur capacité à exécuter leur double rôle d’actrices politiques et de contrepoids syndical. Nous condamnons sans équivoque l’attitude paternaliste et autoritaire de l’administration de l’UQAM, de même que sa risible prétention au dialogue avec les associations étudiantes.
Bon nombre d’étudiant.e.s sont mécontent.e.s. Sarah, une étudiante membre de l’AFÉA affirme que : "Outre le fait que nous recevons cet avis d’éviction un vendredi, une semaine avant nos examens finaux, cela s’inscrit dans l’accentuation des tendances contre la démocratie étudiante de l’UQAM. L’éviction s’ajoute à une série de mesures, telles que ne pas transmettre les listes des membres par programme, de même que les listes de locaux des cours des facultés respectives, ce qui compromet gravement le travail associatif étudiant en mettant en place un environnement hostile à la vie étudiante."
Les délégué.e.s étudiant.e.s au Comité à la Vie Étudiante (CVE) boycottent les réunions de cette instance jusqu’à l’abandon du projet d’éviction des associations facultaires de leurs locaux.
Cette augmentation de la surveillance nous apparaît d’autant plus inquiétante puisque l’UQAM est un lieu de débat, d’apprentissage et d’échange. Or, en plus d’engendrer des dépenses considérables au détriment de l’enseignement, de la recherche et d’autres missions universitaires, ces mesures menacent la liberté d’expression et d’association de la communauté étudiante. Rappelons, par ailleurs, que cette même communauté étudiante n’a pas été consultée lors de la course au rectorat ayant mené à la nomination de Pallage. Ceci étant dit, le tout arrive dans un contexte d’effritement de la démocratie participative par l’administration qui précède la nomination de Pallage. Chaque année, les documents sous embargo, la prise de décision unilatérale, le blocage de propositions venant des associations étudiantes sont de plus en plus courants au sein des instances uqamiennes.
Force est donc de constater l’attitude malveillante de l’administration à l’égard du mouvement étudiant ainsi qu’une volonté claire et évidente de nuire aux associations, notamment en ne transmettant pas les listes des membres par programme, de même que les listes de locaux des cours des facultés respectives. De plus, nous constatons l’impossibilité de traiter directement avec les acteurs décisionnels sans passer par de tierces personnes.
C’est pour cela qu’à moins d’un mois de la date fixée de l’éviction des associations de notre local commun, nous réclamons que l’UQAM recule et cesse définitivement ses tentatives d’expulsion.
La volonté d’effacement des associations qui défendent les droits et intérêts des étudiant.e.s est inacceptable.
L’AFÉA, l’AFESPED et l’AFESH
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