Édition du 30 avril 2024

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États-Unis

Les dollars affluent pour soutenir le projet Keystone XL

Malgré les protestations, le projet d’oléoduc de 2700 km Keystone XL qui doit transporter le pétrole issu des sables bitumineux de l’Alberta jusqu’au raffineries du Texas va bon train. Et le promoteur du projet, TransCanada Corp., pèse de tout son poids sur les différents législateurs concernés pour que son projet de 13 G$ voit le jour.

Le Center for Responsive Politics, un groupe de recherche non-partisan américain qui suit comment l’argent des grandes corporations se dépensent sur la scène politique et comment cela influence les décisions qui y sont prises, a analysé les activités de lobbying du géant canadien du pétrole depuis que le projet a été lancé.

Les conclusions de leur étude parlent d’elles-mêmes. À mesure que se rapproche l’échéance et que les décisions finales doivent être prises, la pression économique s’accentue sur les élus. Les dépenses de lobbying ont été de 190 000 $ en 2008 lorsqu’a été lancé le projet. Elles ont grimpé à 490 000$ en 2009, 720 000$ en 2010, et pour 2011 les données font état jusqu’à présent de dépenses de l’ordre de 790 000$, soit une augmentation de 300% des dépenses en lobbying en moins de trois ans pour TransCanada Corp.
La compagnie n’a pas non plus lésiné sur l’embauche de personnels « qualifiés ». Elle a notamment fait appel aux services de Paul Elliott pour faire du lobbying auprès d’instances telles que le Départment d’État américain, qui a donné son feu vert au projet en août dernier. C’est Hillary Clinton qui en est à sa tête. Et qui était le directeur adjoint national de sa campagne lors des primaires présidentielles de 2008 ? Vous l’aurez deviné… Paul Elliott !

TransCanada n’est toutefois pas seule à faire pression en faveur du projet Keystone XL. Selon le Center for Responsive Politics, 23 autres compagnies et organisations ont fait du lobbying en faveur du North American-Made Energy Security Act, le projet de loi visant à approuver le projet d’oléoduc.

Certains groupes s’opposant au projet comme le Sierra Club ou la League of Conservation Voters ont bien tenté eux aussi de faire du lobbying auprès des élus. Mais comme l’explique le groupe de recherche, leurs tentatives sont dans une certaine mesure plutôt vaines puisqu’ils sont loin de pouvoir rivaliser avec les ressources quasi illimitées des géants du secteur pétrolier. Ce qui explique pourquoi les groupes environnementaux ont plutôt choisi la voie de l’éducation populaire et des manifestations, comme cette campagne de désobéissance civile devant la Maison Blanche en août dernier.

Une décision finale concernant ce projet devrait être rendue d’ici la fin de l’année et c’est au président Obama lui-même que reviendra en dernière instance la décision d’aller ou non de l’avant avec ce projet. Il y a fort à parier que TransCanada et consorts vont continuer à accentuer la pression sur les autorités concernées.

Vous pouvez prendre connaissance de l’étude du Center for Responsive Politics sur http://www.opensecrets.org/news/2011/09/surge-of-lobbying-fuels-keystone-xl.html?utm_source=CRP+Mail+List&utm_campaign=145896c879-Newsletter_9_28_119_28_2011&utm_medium=email.
David Murray

David Murray

Journaliste citoyen et animateur radio à CISM

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