Édition du 30 avril 2024

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Syndicalisme

Les syndicats du Canada pleurent avec les communautés autochtones et appellent à l’action

Les syndicats du Canada sympathisent avec les communautés autochtones de tout le Canada qui pleurent les 215 enfants dont les dépouilles ont été découvertes dans un lieu de sépulture à l’ancien pensionnat autochtone de Kamloops en Colombie-Britannique.

« Nous sommes de tout cœur avec les survivantes et survivants des pensionnats autochtones, leurs familles et tous les enfants qui ne sont jamais rentrés à la maison dont on les avait arrachés », dit Hassan Yussuff, président du Congrès du travail du Canada (CTC). « Cette découverte dévastatrice ne révèle qu’un autre chapitre de la longue et courante histoire de violence coloniale du Canada à l’égard des communautés autochtones et de l’héritage profondément traumatisant des pensionnats autochtones.

« Bien que le gouvernement du Canada ait présenté des excuses officielles, comme l’ont fait de nombreuses institutions confessionnelles ayant participé au système des pensionnats, les survivantes et survivants n’ont pas encore reçu d’excuses officielles de l’Église catholique. Celle-ci doit en présenter, el les personnes responsables doivent être tenues justiciables », poursuit M. Yussuff.

Bien que les syndicats du Canada accueillent l’adoption récente du projet de loi C-05 par le gouvernement fédéral, qui désigne le 30 septembre en tant que Journée nationale de la vérité et de la réconciliation selon l’appel à l’action 80 de la Commission de vérité et réconciliation (CVR), nous incitons le Sénat à entériner ce projet de loi sans tarder. Cette journée, actuellement appelée Journée du chandail orange, vise à reconnaître l’histoire des pensionnats autochtones ainsi que l’expérience vécue et le cheminement de guérison des survivantes et survivants et de leurs familles, en vue de la réconciliation. »

« Il est indéniable que le Canada a besoin d’une Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, mais sa désignation n’est qu’une étape du chemin qui mène à la justice pour les communautés autochtones », déclare Larry Rousseau, vice-président exécutif du CTC. « Comme l’horrible nouvelle récente nous l’a montré, il reste beaucoup à faire à l’égard des effets destructeurs et durables du colonialisme, de la violence et du racisme systémique que les membres de la collectivité autochtone subissent encore maintenant. La réconciliation nécessite que justice soit faite aux communautés autochtones à tous les égards. »

Le rapport de la CVR documente l’histoire et les répercussions tragiques du système des pensionnats autochtones canadiens, dans lesquels plus de 150 000 enfants des Premières Nations, Inuits et Métis ont fait l’objet de violence, de racisme et de mauvais traitements répandus.

Les syndicats du Canada incitent une fois de plus le gouvernement fédéral à mettre en œuvre sans tarder tous les appels à l’action lancés par la Commission de vérité et réconciliation dans son rapport. Les communautés autochtones ont un besoin pressant de mesures concrètes et appréciables en matière de justice, en commençant par la mise en œuvre des appels à l’action de 71 à 76 de la CVR au sujet des enfants disparus et des renseignements sur l’inhumation.

« Le rapport de la CVR et l’Enquête nationale sur les femmes et filles autochtones disparues et assassinées (FFADA) ont tracé un clair chemin à suivre vers a réconciliation, et il est grand temps que le gouvernement fédéral mette en œuvre toutes leurs recommandations, Il ne saurait y avoir de justice ni de réconciliation tant que cela n’aura pas été fait », ajoute M. Yussuff.

Le CTC demande en outre que le gouvernement fédéral se conforme à la décision du Tribunal canadien des droits de la personne qui ordonne qu’il soit mis fin à la discrimination à l’égard des enfants des Premières Nations dans la prestation des services de protection de la jeunesse sur les réserves. Le gouvernement n’a pas su réformer le Programme des services à l’enfance et à la famille des Premières Nations — qui finance des services de prévention et de protection — et, ce faisant, il a laissé tomber les enfants et les familles des Premières Nations.

En dernier lieu, les syndicats du Canada incitent le gouvernement à s’engager à abandonner toute action en justice contre les familles autochtones qui cherchent à obtenir l’accès aux services relevant du gouvernement fédéral. Depuis 2013, le gouvernement du Canada a dépensé 3,2 millions de dollars à s’opposer devant les tribunaux à un groupe de survivantes et survivants des pensionnats autochtones en Ontario. « Le gouvernement devrait aider les personnes qui ont survécu aux pensionnats autochtones et leurs familles, lesquelles ont énormément souffert à cause du système des pensionnats, plutôt que de leur faire la guerre en cour », ajoute M. Rousseau.

En ce début du Mois de l’histoire des Autochtones, les syndicats du Canada réaffirment leur engagement à l’égard de la réconciliation, de la lutte pour la vérité et la justice au nom des communautés autochtones et de la continuation de leur appui solidaire des travailleurs et travailleuses et des communautés autochtones de tout le pays.

Joignez-vous à nous dans cette lutte en écrivant dès maintenant aux gouvernements de tous les ordres afin de les inciter à agir pour que justice soit rendue aux communautés autochtones.

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