Édition du 30 avril 2024

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Syndicalisme

Licenciement de 130 intervenantes au CRDITED, en majorité des femmes immigrantes - Une quadruple injustice qui se corrigera par leur pleine réintégration ! (CSN)

MONTRÉAL, le 14 nov. 2013 - Les 130 salariées congédiées le 31 mars 2011 de manière injuste et discriminatoire par la direction du Centre de réadaptation en déficience intellectuelle et en troubles envahissants de développement (CRDITED) de Montréal, dénoncent encore une fois l’indifférence et le mépris dont elles font l’objet. Une cinquantaine d’entre elles ont profité de la séance publique annuelle du conseil d’administration de l’établissement pour réclamer leur réintégration immédiate dans leurs fonctions auprès des clientèles vulnérables.

Première injustice : des femmes congédiées pour avoir revendiqué un statut égalitaire

Engagées par une agence de placement pour le seul compte du CRDI Lisette-Dupras, un établissement public fusionné avec deux autres pour former le CRDITED, ces travailleuses d’origines ethniques diverses ont été licenciées sans appel alors qu’elles revendiquaient le statut de salariée du secteur public à part entière, comme leurs collègues des deux autres centres.

Deuxième injustice : des femmes sous-payées au su et au vu de l’employeur

Rappelons que dès leur engagement, ces travailleuses ont reçu un traitement salarial discriminatoire, de loin inférieur à ce qui était versé au personnel du CRDITED. Elles ont été payées de 10 à 12 $ l’heure au moment de leur congédiement, soit à moins de 60 % de ce qui est prévu dans le secteur public. De plus, il n’est pas question pour elles d’avoir une sécurité d’emploi ou encore des avantages sociaux tels que régime de retraite, assurances collectives, jours de maladie et congés sociaux, etc.

Troisième injustice : un employeur qui ne respecte pas les ordonnances juridiques et qui maintient en otage ses salariées et ses patients

Ces femmes qui ont pris soin des enfants en DITED pendant plusieurs années, parfois même près de 25 ans, exigent de l’employeur qu’il respecte l’ordonnance de la Commission des relations de travail (CRT) le 22 juin 2011, réaffirmée par la Cour supérieure du Québec le 2 mars 2012, et qu’il les réintègre.

Le maintien de ces 130 congédiements survient alors que le CRDITED est aux prises avec une véritable pénurie de main-d’oeuvre, dont les impacts se font sentir. La présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs du CRDITED de Montréal - CSN, Reine Desmarais souligne, indignée, « le manque flagrant d’employées disponibles pour combler les remplacements dans les résidences desservies, les restrictions imposées au personnel de l’établissement en matière de conciliation famille-travail, l’épuisement et la fatigue chronique des salarié-es, le recours accru à d’autres agences de placement, l’insatisfaction croissante des clientèles jugées vulnérables, etc. »

Quatrième injustice : un employeur qui ridiculise sa propre formation et la qualification de ses salariées

« Durant toutes ces années, l’employeur a profité du fait que ses employées étaient sous-payées. En plus, elles ont été embauchées par les agences selon les exigences de l’emploi déterminées par le CRDITED et elles ont reçu en cours d’emploi des formations données et approuvées par le CRDITED ! Jamais la formation, la compétence et la qualité des soins et des services dispensés n’ont été remises en cause… jusqu’à leur congédiement. C’est inacceptable ! » a martelé Patrice Benoit, trésorier du Conseil central du Montréal-métropolitain (CSN).

En effet, le CRDITED exige à présent que les salariées injustement congédiées soient soumises à un examen de qualification au terme duquel il se garderait le droit de décider si elles possèdent les compétences nécessaires pour effectuer le travail. Cette exigence est unanimement rejetée par les salariées qui sont convaincues qu’il ne s’agit là que d’une manœuvre pour les écarter des emplois qui leur reviennent de droit, en plus de démontrer un manque de respect et de reconnaissance flagrants à l’égard de la qualification de ces personnes.

Le gouvernement du Québec interpellé

« Combien de temps le ministre de la Santé tolèrera-t-il que ses constituantes locales et régionales bafouent encore longtemps de la sorte 130 personnes qui ont été engagées pour leur compétence à rabais pendant des années et qui ont été injustement congédiées devant une pratique de sous-traitance rappelant le délit de marchandage ? Combien de temps le ministre de la Justice tolèrera-t-il la non-application de l’ordonnance de la CRT de juin 2011, requalifiée par la Cour supérieure du Québec en mars 2012 ? » s’est insurgé Luc Bastien, vice-président régional de la Fédération de la santé et des services sociaux -CSN.

Le mépris n’aura qu’un temps

L’employeur doit cesser de s’entêter et rétablir dès maintenant leurs pleins droits, dont celui de retrouver leurs emplois et de bénéficier des mêmes conditions de travail que les autres travailleurs du centre.

À propos du STT-CRDITED, du Conseil central du Montréal Métropolitain et de la FSSS-CSN

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs du CRDITED de Montréal - CSN compte plus de 1200 membres et est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), qui regroupe plus de 125 000 membres dans toutes les régions du Québec. Le Conseil central du Montréal métropolitain (CSN) a pour but de promouvoir les intérêts des membres des syndicats affiliés à la CSN à Montréal, à Laval, au Nunavik et à la Baie James et représente plus de 87 000 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activités.

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