Petit à petit, Médiacritique(s) fait son nid, en offrant à ses lectrices et lecteurs des publications significatives parues sur notre site (que l’imprimé peut permettre de mieux savourer) et des inédits ; des articles variés, pamphlétaires ou analytiques, qui ont en commun de témoigner de notre absence d’affection pour les plaies du journalisme et les ravages du libéralisme économique. Les plaies de l’unanimisme sur les questions économiques et européennes ou de la compassion sélective pour les victimes de dévastation, par exemple ; mais aussi les plaies de la précarité des emplois et de la (dé)formation des jeunes journalistes. Les ravages d’un capitalisme sans frein qui, notamment, s’empare de l’édition et mine les entreprises médiatiques. Des plaies et des ravages que nous mettons en évidence, non par délectation morbide, mais pour rendre toujours plus tranchante l’exigence de transformations profondes du monde des médias. Contester et proposer : Acrimed ne change pas de cap.
Petit à petit, en revanche, le gouvernement, en compétition avec lui-même pour que le peu-disant des engagements de la présidentielle débouche sur le pas grand-chose des réalisations, multiplie les dérobades et les démissions. Sans doute est-il encore trop tôt pour dresser un bilan. Mais quand on emprunte, en début de mandat, les voies étroites du minimum, comme nous essayons de le mettre en évidence, il est difficile de croire qu’elles vont s’élargir subitement.
Petit à petit, la crise de la presse écrite et celle de France Télévisions s’aggravent. Un rapport parlementaire dresse-t-il le bilan calamiteux des aides à la presse ? Leur transformation, ce sera peut-être pour l’année prochaine. Pour nos propres propositions, ce sera pour le prochain numéro.
Bernard Tapie, notre petit Berlusconi hexagonal, s’empare-t-il des quotidiens du Sud-Est ? M. Ayrault s’en « félicite », officiellement du moins. Une nouvelle loi contre les concentrations, c’est pour bientôt ? France Télévisions est en panne de ressources ? Aurélie Filippetti tempête : faites mieux avec moins, mais avec des producteurs privés – qui ne sont pas tous, loin s’en faut, de petites structures indépendantes et créatives. On en reparlera aussi.
On ne lâche rien : faites de même !
Sommaire :
Le chœur des chroniqueurs économiques des ondes
L’union (européenne) fait l’unanimité
L’expérience édifiante d’une pigiste sur un site participatif
L’alliance de Google avec les éditeurs
Grazia : Bons conseils et bidouillages
Dossier De l’audace !
Asphyxier France Télévisions ?
Ripoliner le CSA ?
Bricoler l’audiovisuel
Ravaler Hadopi ,
Entretien avec Luco Sterman : Romancer pour enquêter
L’extrême droite à l’assaut des médias et de la critique des médias
(Dé) formations
Selon « les Inrocks » pour être cool, il faut des euros
Ces ouragans qui frappent surtout les pays riches.
J’ai notamment apprécié la critique de la « lancinante petite musique des chroniques économiques » et sa glorification du marché ; l’unanimisme développé autour de l’Europe réellement existante ; la médiatisation des ouragans qui frappent les pays riches.
Instructif aussi la description du travail comme pigiste sur le site Newsring. ou l’état des lieux fait sur le livre numérique, les alliances contractées, le glissement du « droit d’auteur » au droit des éditeurs.
Médiacritique(s) n’oublie pas le sexisme « ordinaire », ici des exemples sur Grazia et Top santé
Une nouvelle fois, l’œil et l’oreille de la critique sur des médias dominants. Nécessaire.
Médiacritique(s) N°6 janvier-mars 2013
Le magazine trimestriel de l’association Acrimed