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Éducation

Modification des structures et de la gouvernance en éducation - « Pas de modification précipitée sans consultation » prévient la CSQ

MONTRÉAL, le 13 janv. 2015 - La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et ses fédérations du réseau scolaire, la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ) et la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ) ont rencontré aujourd’hui le ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS), Yves Bolduc, pour l’enjoindre de procéder à de vraies consultations des acteurs de l’éducation avant de déposer un projet de loi qui modifierait de manière substantielle les structures et la gouvernance du réseau scolaire québécois.

« Avant de prendre des décisions précipitées pouvant déstructurer tout le système d’éducation, avoir un impact négatif sur l’avenir d’une génération d’élèves et miner le climat de travail de centaines de milliers de travailleurs et travailleuses, le ministre Bolduc doit prendre le temps de consulter sérieusement tous les acteurs du milieu. Une réforme d’une telle ampleur, sans consultation, c’est du jamais vu et ça manque tout simplement de légitimité ! », soutient Louise Chabot, présidente de la CSQ.

Rappelons qu’un important processus consultatif a toujours précédé les grandes transformations du système d’éducation. Pensons notamment aux États généraux sur l’Éducation de 1995-1996, qui ont nécessité plus d’un an et demi de consultations pour mener à la réforme de 1997. La CSQ tient d’ailleurs à rappeler que le Conseil supérieur de l’éducation, dans son avis de décembre 2014, mettait justement en garde le ministère de l’Éducation contre de vastes réformes en profondeur, lui recommandant plutôt, pour être légitime, de procéder graduellement en consultant largement et en continu l’ensemble des acteurs de la société.

Fusionner… un bénéfice pour l’élève ?

La CSQ et ses fédérations doutent que les fusions envisagées dans le projet de loi puissent permettre de favoriser davantage la réussite des élèves.

« Alors que l’expérience nous indique que les fusions de commissions scolaires n’entraînent pas d’économies, nous savons aussi qu’elles provoqueront une grande insécurité dans les écoles et d’importantes pertes de temps et d’énergie en réorganisation du travail, alors que ce sont les élèves qui doivent être la priorité du réseau. De plus, avec une révision de la gouvernance, on risque fort d’augmenter la bureaucratie, de multiplier les mécanismes de reddition de comptes, et d’accroître la pression sur les enseignantes et enseignants au lieu de mettre de l’avant leur expertise et leur jugement professionnel », affirme Mme Josée Scalabrini, présidente de la FSE-CSQ.

Assurer des services équitables pour tous

Pour la CSQ, une structure intermédiaire entre le ministère et les écoles doit être conservée pour assurer l’équité dans tous les milieux.

« Le ministre Bolduc doit prioriser la répartition équitable des ressources dans toutes les écoles, petites ou grandes. L’organisation des services complémentaires doit donc demeurer centralisée pour offrir aux élèves les mêmes services, quel que soit leur milieu, et éviter que les conditions d’exercice des professionnelles et professionnels ne se détériorent davantage, plusieurs devant travailler parfois jusque dans 18 écoles », explique Johanne Pormerleau, présidente de la FPPE-CSQ.

Décentralisation

La CSQ demande au ministre d’être prudent dans son souhait d’augmenter les responsabilités dévolues aux écoles. Sans les moyens nécessaires pour exercer efficacement ces nouvelles responsabilités, il sera difficile pour le personnel d’en faire davantage, sa tâche étant déjà très lourde.

« Un des dangers du transfert de pouvoirs aux écoles, c’est d’augmenter le recours à des services de sous-traitance. Pourtant, l’expertise développée par le personnel de l’éducation ainsi que sa connaissance fine des besoins du milieu sont des atouts précieux. Alors qu’il n’y a aucune assurance d’économie en faisant appel à la sous-traitance ou à la privatisation, on sait très bien que le personnel de soutien sera le premier touché par ces mesures si elles sont effectives. L’insécurité créée par les nombreuses annonces du gouvernement Couillard s’ajoute à l’instabilité et à la précarité des emplois sur le terrain », assure Éric Pronovost, président de la FPSS-CSQ.

« Alors que l’école publique ne cesse de voir ses ressources réduites, que le personnel du réseau scolaire en fait toujours plus avec moins, il serait grand temps que le ministre Bolduc prenne le temps de faire les choses correctement, en consultant les premiers acteurs du milieu, pour le seul bénéfice des élèves et non au profit de l’équilibre budgétaire », conclut Louise Chabot.

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