L’R visait à faire valoir son mécontentement face à la taxe santé instaurée par le budget du gouvernement Charest en 2010. Partout à travers la province, les centres de femmes ont aussi organisé des actions le même jour afin de revendiquer son abolition.
Une quinzaine de femmes ont perturbé la conférence officielle « La santé, notre affaire à tous » organisée par l’Institut du Nouveau Monde, la Fondation canadienne de la recherche sur les services sociaux et CIRANO, pour faire entendre leur message en lisant le manifeste ci-dessous. Accueillies avec beaucoup d’hostilité par certains participants, elles ont même été victimes d’insultes disgracieuses et sexistes malgré leur intervention totalement pacifiste.
L’R dénonce le programme de la conférence présentée comme un espace démocratique d’échanges avec les citoyenNEs. En effet, tous les conférenciers présentaient une même vision de la gestion des services publics : une gestion inspirée des méthodes de l’entreprise privée qui vise la rentabilité et non pas la santé de la population. De plus, les périodes de questions étaient plus que limitées et aucune place n’était faite sur les panels à la parole des travailleurs-ses, des citoyenNEs et patientEs.
Manifeste
Mesdames et messieurs les gestionnaires, chercheurEs et idéologues néolibéraux, sachez que notre santé n’est pas une occasion d’affaire$ !
Nous représentons les centres de femmes du Québec, regroupant 101 centres qui rejoignent annuellement directement plus de 300 000 femmes.
Nous sommes ici pour faire savoir aux gestionnaires, aux décideurs, aux entreprises et à la population que nous voulons le retrait immédiat de la taxe santé, faussement appelée « contribution-santé ».
Le fonds constitué par cette taxe sera attribué aux établissements de santé selon leur performance. Et cette performance sera établie selon des critères inspirés des méthodes de gestion du privé. La recherche de la rentabilité dans le domaine de la santé est une aberration. Nous refusons que des idéologues néolibéraux cherchent à faire du profit avec la santé de la population. Le seul bénéfice acceptable pour un système de santé est d’avoir une population en santé. L’importation des méthodes du privé dans la gestion publique est une atteinte inacceptable à notre droit à la santé.
Nous exigeons le retrait de la taxe-santé ! Nous les centres de femmes du Québec disons : Non à la taxe santé !
Nous manifestons notre colère face à la taxe santé instaurée par le budget du gouvernement Charest en 2010.
Nous ne sommes pas seules à faire valoir aujourd’hui notre indignation Partout au Québec, les centres de femmes organisent des actions. Nous déplorons cette mesure qui met encore le fardeau fiscal sur les plus pauvres et la classe moyenne, les femmes en tête de liste car, comme on le sait, encore aujourd’hui, elles ne gagnent que 70% du salaire des hommes et ont plus souvent recours au système de santé de par le fait qu’elles sont femmes : contraception, grossesse et accouchement, avortement, cancer du sein et col de l’utérus.
Nous exigeons le retrait de la taxe-santé ! Nous les centres de femmes du Québec disons : Non à la taxe santé !
Nous invitons toute la population à demander au gouvernement l’abolition de la taxe santé durant les consultations pré-budgétaires.
Nous dénonçons cette taxe injuste qui n’est pas proportionnelle aux revenus. Une personne seule qui gagne 16 000 $ par année doit payer le même montant annuellement qu’une personne qui gagne 160 000$ : 100 $ en 2011, 200 $ en 2012 et plus dans le futur. Pour cette femme, cela représente un fardeau 10 fois plus élevé !
La taxe santé est inacceptable et elle ouvre la porte à la taxation de services pour lesquels nous contribuons déjà via nos impôts. Les femmes en ont assez des mesures du gouvernement pour faire payer les plus pauvres et la classe moyenne : taxe santé, hausse des tarifs d’Hydro, de la TVQ et des frais de scolarité.
Nous exigeons le retrait de la taxe-santé ! Nous les centres de femmes du Québec disons : Non à la taxe santé !
La privatisation de la santé est une atteinte inacceptable à notre droit à la santé.
Nous exigeons un système de santé public, universel, accessible et gratuit, fiancé par un meilleur système d’imposition.
Dehors, à quelques mètres d’ici, nous tenons une conférence parallèle, alternative et populaire intitulée « Notre santé n’est pas une occasion d’affaire$$$ ! ». Y sont invités des conférencières et conférencier de Médecins québécois pour un régime public, l’Institut de recherche et d’information socio-économique, de la Fédération des infirmières du Québec, de la Coalition solidarité santé et des femmes des centres de femmes qui témoignent de l’impact de la privatisation, de la rationalisation des services et de la taxe santé sur leur vie.
Nous proposons des alternatives fiscales pour mieux financer notre système de santé public, notamment en taxant réellement les entreprises, en instaurant un régime d’imposition progressif, en luttant contre l’évasion fiscale, en contrôlant le coût des médicaments et en luttant contre la corruption dans l’attribution des contrats gouvernementaux.
Nos conférencières proposent également des solutions publiques pour mieux gérer le système de santé tout en respectant les travailleurs et les travailleuses, les patients, les contribuables et le droit à la santé.
Non, mesdames et messieurs les gestionnaires, chercheures et idéologues néolibéraux, notre santé n’est pas une occasion d’affaire$ !
Nous les centres de femmes du Québec disons Non à la taxe santé !