Édition du 14 mai 2024

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Commission parlementaire Enbridge

Oléoduc d’Enbridge : groupes citoyens, environnementaux, sociaux, étudiants et autochtones s’opposent d’une même voix

Alors que s’est amorcée la commission parlementaire censée évaluer le projet d’inversion de la ligne 9b d’Enbridge, plusieurs groupes citoyens, sociaux et environnementaux dénoncent que Québec en fasse trop peu, trop tard.

Les Citoyens au Courant, la Coalition vigilance oléoducs, les Citoyens contres les sables bitumineux des Basses Laurentides, la Société pour vaincre la pollution, le Collectif en environnement Mercier-Est, le Conseil traditionnel Mohawk, Justice climatique Montréal, le Conseil des Canadiens, ENvironnement JEUnesse, Alternatives, le Regroupement sur le Gaz de Schiste de la Vallée du SaintLaurent, l’Association pour une solidarité syndicale étudiante, la Fédération étudiante collégiale du Québec, Idle No More Québec, la Coalition québécoise pour une gestion responsable de l’eau Eau Secours !, la Fondation David Suzuki, Fonds mondial pour la nature (WWF-Canada) et Fondation Rivières déplorent l’absence d’une réelle consultation citoyenne ouverte et doutent de l’importance accordée à l’évaluation par la commission vus les courts délais.

Alors que Québec s’était engagé à tenir des audiences « moins contraignantes » et plus « larges » que celles de l’Office national de l’énergie, certains groupes se sont vu refuser un temps de parole et aucun groupe citoyen n’a été invité à y participer. « Il est inadmissible que les citoyens ne puissent pas présenter de plaidoirie orale. Nous serons les premiers touchés en cas de déversement » déplore Katherine Massam de Très-St-Rédempteur.

« D’autant plus que Québec n’a pas respecté ses obligations morales et légales envers les nations autochtones issues des traités reconnus tel que le Traité du Wampum à deux voies » affirme Stuart Myiow Jr du Conseil Traditionnel Mohawk.

De plus, les groupes s’expliquent mal le fait que Québec n’ait pas annoncé une évaluation environnementale complète dans le cadre de cette commission parlementaire ; cette évaluation a pourtant été réclamée haut et fort par ces mêmes groupes depuis des mois.

Selon le rapport d’Accufacts déposé à l’Office national de l’énergie en août dernier, l’oléoduc présente « un risque élevé de rupture » si l’inversion va de l’avant. Publié au même moment, le rapport de Goodman Group mentionne que ce projet pose un risque considérable, en mettant en danger l’approvisionnement en eau potable, ce qui entraînerait des coûts de milliards de dollars. Sans compter qu’Enbridge n’a pas su fournir de garanties suffisantes permettant de croire que l’entreprise serait entièrement responsable des dégâts si un tel désastre se produisait.

Rappelons aussi que le Québec s’est doté d’objectifs de réduction de gaz à effets de serre difficilement conciliables avec l’expansion des oléoducs et l’utilisation du pétrole issu des sables bitumineux. Les effets dévastateurs des changements climatiques sur notre économie et notre environnement sont plus que jamais une préoccupation fondamentale qui doit être priorisée pour toute décision concernant la politique énergétique du Québec.

Pour toutes ces raisons et parce que le projet n’a pas été soumis à un processus d’évaluation adéquat, nous croyons que Québec doit s’opposer à l’inversion de la Ligne 9B d’Enbridge.

Les groupes de la coalition

Les Citoyens au Courant, Le Collectif en environnement Mercier-Est, Coalition Vigilance Oléoducs, Justice Climatique Montréal, ENvironnement JEUnesse, Citoyen.ne.s contre les sables bitumineux des Basses-Laurentides, La Société Pour Vaincre La Pollution, Conseil traditionnel Mohawk de Kahnawake, Alternatives, Comité aux luttes sociales de l’Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante, Fédération étudiante collégiale du Québec, Conseil des Canadiens (Montréal), RIGSVSL (Regroupement Interrégional sur le Gaz de Schiste de la Vallée du Saint-Laurent) WWF-Canada, Idle No More Coalition québécoise pour une gestion responsable de l’eau Eau Secours ! Fondation David Suzuki, Fondation Rivières.

Ce communiqué reçoit également l’appui des 5 organisations qui ont été invitées à présenter un mémoire devant la commission le mardi 3 décembre prochain (AQLPA, Greenpeace, RNCREQ, Équiterre, NatureQuébec).

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