Jasmin Guénette, vice-président de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, était appelé à commenter la situation au Port de Montréal où un vote sur l’offre patronale est prévu pour le dimanche 21 mars 2021. Le porte-parole patronal n’y est pas allé avec le dos de la cuiller. Au nom de la fragilité de la situation économique, il a invité le gouvernement fédéral à adopter une loi spéciale en vue d’interdire l’exercice éventuel de la grève par les 1000 débardeurs du Port de Montréal. Rien de moins.
Il n’y avait personne pour rappeler à Jasmin Guénette que le droit de grève au Canada jouit d’une protection constitutionnelle. Plaider en faveur de l’adoption d’une loi spéciale de retour au travail signifie que des membres de la classe dominante refusent de reconnaître à des salariéEs syndiquéEs l’exercice d’un droit constitutionnel. Pour ma part, j’y vois là-dedans de la « grèvophobie », c’est-à-dire une manifestation de cette maladie incurable de la frange réactionnaire du patronat.
Morale de cette histoire : Il n’y a pas que chez Mac Donald et Wall Mart qu’on retrouve des patrons habités par une mentalité digne de l’époque du libéralisme négateur des droits syndicaux. Dommage que l’animateur de l’émission Michel Auger n’ait invité personne pour soulever des objections, fondées en droit, devant ce point de vue rétrograde et cette propagande liberticide. Très dommage, en effet !
Yvan Perrier
20 mars 2021
18 h 30
yvan_perrier@hotmail.com
Les débardeurs du port de Montréal rejettent l’offre patronale
Nouvelles fournies par
Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP)
Mars 21, 2021, 18:01 ET
MONTRÉAL, le 21 mars 2021 - Le Syndicat des débardeurs du port de Montréal a tenu une assemblée générale aujourd’hui pour voter sur une offre patronale. Cette dernière a été rejetée à 99,71 % Le syndicat n’entend pas, pour le moment, envoyer un avis de grève, étape obligatoire pour déclencher un arrêt de travail.
« Nos membres ont aussi voté à 98% symboliquement pour demander à l’employeur de retourner à la table de négociations. Dès ce soir, on va appeler les médiateurs. Notre objectif est de retourner à la table pour arriver à une entente négociée », a dit le conseiller syndical, Michel Murray, en conférence de presse.
La partie patronale avait déposé une offre globale le 12 mars dernier, mettant fin au processus de négociations. Le vote s’est déroulé en format virtuel de 11 h à 15 h. Sur les 1120 membres, 1023 se sont exprimés : 1020 contre l’offre patronale, 2 pour et 1 abstention.
Rappelons que le Syndicat des débardeurs du Port de Montréal (SCFP 375) et l’Association des employeurs maritimes (AEM) ont conclu une entente sur une trêve de sept mois mettant fin à la grève qui avait débuté le 10 août 2020. La trêve prenait fin ce matin à 7h.
Faussetés véhiculées par des organisations patronales
« Avant la fin de la trêve nous ne pouvions pas commenter l’état des négociations. Malheureusement il y a eu plusieurs faussetés qui ont été véhiculées par des organisations patronales dans l’espace public durant ce temps. Nous sommes heureux de finalement pouvoir rectifier certaines de ses affirmations erronées. Mais surtout, nous voulons un retour à la table de négociations ! » de conclure le conseiller syndical.
Comptant près de 122 000 membres au Québec, le SCFP représente le Syndicat des débardeurs du port de Montréal ainsi que les débardeurs des ports de Québec, Trois-Rivières, Sorel, Matane, et les débardeurs d’Arrimage du Saint-Laurent (Baie-Comeau), pour un total de quelque 1545 membres. Le SCFP est de plus présent dans les secteurs suivants : les affaires sociales, les communications, l’éducation, les universités, l’énergie, les municipalités, les sociétés d’État et organismes publics, les transports aérien et terrestre ainsi que le secteur mixte. Il est le plus grand syndicat affilié à la FTQ.
SOURCE Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP)
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