Édition du 23 avril 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Le mouvement des femmes dans le monde

Violences sexistes et sexuelles, violences sociales

Pourquoi le 25 novembre et le 8 mars sont-ils les deux faces d’une même médaille ?

Cette note a été rédigée par le groupe anti-sexisme d’Attac, avec la précieuse relecture de Youlie Yamamoto et Lou Chesné, autrices du Manifeste des Rosies (2024).

Tiré de Entre les lignes et les mots
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/03/07/violences-sexistes-et-sexuelles-violences-sociales/

En ce début d’année 2024, le président Emmanuel Macron a par deux fois réaffirmé son soutien à l’ordre patriarcal. Alors qu’il prétendait en 2017 faire de l’égalité de genre la « grande cause du quinquennat », ses actions n’ont cessé de démentir ses déclarations. C’est qu’on ne lutte pas contre le patriarcat et la domination masculine par la promotion de quelques femmes dans un système socio-économique globalement inchangé. Lorsqu’on prend en compte sérieusement l’intersectionnalité, on sait qu’on ne pourra transformer profondément les rapports de pouvoir entre les genres qu’en transformant tout aussi profondément les autres rapports de pouvoir, de domination et d’exploitation : capitalisme, suprématie blanche, validisme, hétéropatriarcat…

Dans cette note, nous invitons à un double déplacement de perspective. Tout d’abord, nous suggérons d’envisager les violences faites aux femmes non seulement comme la conséquence de leur domination par les hommes mais aussi des autres oppressions qu’elles subissent. Il s’agit de prendre au sérieux l’idée selon laquelle chaque expérience sociale est spécifique en fonction des rapports sociaux à l’intersection desquels elle se situe. Toutes les femmes sont ainsi exposées à des violences sexistes et sexuelles mais pas de la même manière en fonction de la place qu’elles occupent dans l’espace social. Ensuite, nous proposons de faire des violences faites aux femmes un levier pour penser et combattre les autres violences sociales, comme nous invite à le faire le slogan suivant : «  Le féminisme sans lutte des classes, c’est du développement personnel ».

En somme, il s’agit de construire des ponts entre le 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, et le 25 novembre, journée internationale contre les violences faites aux femmes, car c’est bien parce que les femmes sont dominées à la fois dans l’ordre du genre et dans l’ordre économique que des violences s’exercent sur elles. Les violences sont toujours l’une des expressions du pouvoir (sauf quand il s’agit de la retourner contre l’oppresseur, consciemment ou inconsciemment). Exercer des violences psychologiques ou physiques sur une personne est une manière de la rappeler à l’ordre social, de lui rappeler quelle est sa place et provoquer de la sidération pour s’assurer qu’elle n’aura aucune prétention ni velléité à quitter cette place, ce qui subvertirait l’ordre social et bousculerait les rapports sociaux qui garantissent à certains de jouir de leurs privilèges.

Lire la note complète sur le site d’ATTAC
https://france.attac.org/se-mobiliser/le-8-mars-toutes-et-tous-en-greve/article/violences-sexistes-et-sexuelles-violences-sociales

Et voici la conclusion de ce texte d’Attac

Conclusion

Ces différents éléments dessinent un tableau éclairant des violences de genre et des violences faites aux femmes. Les vio-lences faites aux femmes sont une manière pour les hommes de perpétuer l’oppression patriarcale. Elles sont l’expression d’une contrainte et traduisent sur le corps des femmes toute la violence symbolique qui leur est par ailleurs faite. Dans la sphère professionnelle, la domination masculine s’appuie sur les autres rapports de pouvoir qui font des salarié·es les subor- donné·es de leurs employeurs et de leurs responsables hiérar- chiques et de la relation de service un support d’abus. Tout ceci est décuplé par la place subalterne que les femmes occupent dans le monde du travail du fait des postes qui leur sont ac-cessibles et des secteurs vers lesquels elles s’orientent. Les vio-lences de genre sanctionnent quant à elles la subversion des rapports de genre et visent à remettre les femmes à leur place.
C’est d’autant plus visible lorsqu’elles visent les femmes dans les espaces publics. Aussi, si le 25 novembre a pour vocation de lutter contre les violences faites aux femmes et les violences de genre, le 8 mars ne peut en faire abstraction puisqu’il s’at- taque à la racine du problème. Pour que cessent les violences, il faut délégitimer le pouvoir de ceux qui en usent.

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