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Fonction publique

Projet de loi favorisant la transformation numérique de l'administration publique - Le SPGQ dénonce le recours au privé

QUÉBEC, le 14 mai 2019 - Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) dénonce l’intention du gouvernement de confier au privé 80 % des données colligées par les ministères et organismes de l’État. Il lui demande de faire passer l’intérêt de la population devant le mirage des économies que pourrait générer la privatisation.

Par le passé, le gouvernement est souvent tombé dans le piège des soi-disant économies de la privatisation et il s’est fait avoir. Des projets informatiques privés comme les solutions d’affaires en gestion intégrée des ressources (SAGIR) ou le Dossier santé Québec ont engendré des dépassements de coût de 10 à 15 fois la valeur de la soumission initiale. « Lorsqu’il était dans l’opposition, le ministre délégué à la Transformation numérique gouvernementale, Éric Caire, dénonçait le "bordel informatique", rappelle Richard Perron, président du SPGQ. Quelle est sa position aujourd’hui ? On l’invite à ne pas refaire les mêmes erreurs. »

Le SPGQ est d’avis que le personnel professionnel du gouvernement est capable d’entretenir un système d’infonuagique à moindre coût que dans le secteur privé. De plus, il évitera de se retrouver à la merci d’entreprises qui pourront augmenter leurs tarifs par la suite. Le gouvernement pourrait également réaliser des économies considérables en réutilisant, en partie du moins, le matériel des centres de traitement informatique qu’il possède déjà. Le gouvernement a tout intérêt à investir dans son expertise interne et ce n’est pas en lui confiant à peine 20 % des données qu’il y parviendra.

Des données en sécurité ?

Au-delà des coûts, la sécurité des données est un enjeu extrêmement sérieux. Comment le gouvernement peut-il être certain que ces informations resteront bel et bien confidentielles ? Le Patriot Act et le Cloud Act permettraient au gouvernement américain d’y accéder si elles sont stockées aux États-Unis ou par une entreprise américaine ailleurs dans le monde.

L’exemple de la Suède devrait inciter le gouvernement québécois à la plus grande prudence. En 2015, ce pays s’est retrouvé devant une brèche potentielle importante dans la sécurité des renseignements personnels et sensibles après les avoir confiés au privé. « Pourtant, la Suède avait adopté des règles et des procédures pour tenter d’éviter ce genre de situation, signale M. Perron. C’est extrêmement troublant, d’autant plus que la législation québécoise en matière de protection des renseignements personnels est désuète. »

Investir dans l’expertise interne et les infrastructures informatiques gouvernementales permettrait d’assurer notre souveraineté informatique et d’offrir une meilleure sécurité des données, estime le SPGQ.

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