Édition du 30 avril 2024

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Solidarité avec la Grèce

Redonner la dignité à notre peuple

Ci-dessous des extraits du discours de politique générale au Parlement grec, prononcé par Alexis Tsipras, premier ministre de la Grèce, 8 février 2015. Source : www.humanite.fr

« (…) Rétablir notre souveraineté populaire, restaurer l’égalité de notre pays avec les autres au sein de la communauté européenne, affronter la crise humanitaire, redonner la dignité à notre peuple, instaurer la justice sociale et permettre la reconnaissance culturelle de notre pays sont les objectifs fondamentaux de notre gouvernement de «  salut social  », formé après le choix souverain de notre peuple le 25 janvier. Je suis pleinement conscient des difficultés et de notre responsabilité.

« Je suis pleinement conscient que le rêve d’une Grèce financièrement autonome, socialement juste et nationalement fière passe par une dure et difficile négociation avec nos partenaires au niveau européen. Mais ce rêve passe également par notre détermination à nous heurter aux dysfonctionnements de notre propre pays, après un pouvoir politique et économique qui a plongé notre pays dans la crise et dans la disgrâce internationale. (…) La décision irréversible de notre gouvernement est d’honorer et d’appliquer (…) toutes les promesses données la veille des élections dans un respect total de la volonté populaire (…).

« La Grèce est au centre de l’intérêt international mais, pour la première fois, elle est protagoniste (…). Les Grecs en Grèce ou dans les autres pays européens sont déjà mobilisés avec des initiatives de fraternité et d’entraide. C’est avec leur soutien qu’on sortira de l’impasse. On les remercie et on leur demande de rester en veille. (…) C’est avec leur soutien que nous parviendrons à sortir la Grèce et l’Europe de ce cycle infernal de l’austérité, de ralentissement économique et de déflation. Parce que notre stratégie ne concerne pas uniquement la Grèce. Elle concerne tous les peuples des autres pays européens. Le problème n’a jamais été uniquement grec. La crise n’a jamais été uniquement grecque. La crise est européenne et, par conséquent, la solution sera également européenne. (…) Le nouveau gouvernement de salut social (…) travaille à arriver à combiner les obligations de notre pays dans la zone euro, tout en respectant le principe de la souveraineté populaire. Nous ne négocierons ni notre souveraineté nationale, ni notre souveraineté populaire, ni le vote populaire exprimé lors des élections du 25 janvier. (…)

« L’immigration devient, pour la première fois, ce qu’elle devrait être dans un État de droit, un sujet avec une approche globale, avec une stratégie unique et un ministère compétent en la matière. Notre objectif est une politique unique sur ces questions, avec le souci d’intégrer, de protéger, de respecter les droits de l’homme et d’assurer la cohésion sociale. Voter immédiatement la loi concernant l’acquisition de la nationalité pour les enfants de la seconde génération est le principal objectif du ministère. L’inexistence d’un cadre juridique pour ces enfants depuis deux ans a exclu des procédures d’acquisition de la nationalité une grande partie des immigrés les mieux intégrés – ces enfants qui ont lié leur vie et leur éducation à notre patrie, ces enfants qui ne connaissent pas d’autre langue, qui ne connaissent pas d’autre patrie et qui ne connaissent que l’éducation grecque.

« Les flux migratoires ne concernent pas la seule Grèce. Ils sont une question universelle et européenne. Et c’est pour cette raison que les solutions ne peuvent pas être seulement nationales.(…) Notre politique extérieure aura pour objectif de promouvoir le rôle périphérique de la Grèce, comme pôle de paix et de stabilité dans un triangle d’une grande instabilité. La Grèce et Chypre forment le champ de stabilité dans un triangle d’instabilité entre l’Ukraine au Nord, la crise en Syrie au Sud-Est, la crise en Afrique du Nord au Sud-Ouest, loin des logiques de guerre froide, des guerres commerciales sans fin, et des soit-disant interventions humanitaires qui ont fait la preuve de leur échec. La Grèce et Chypre, défenseurs du droit international, respectent les décisions des Nations unies pour la construction d’une (...) sécurité européenne tout particulièrement en cette période où elle est nécessaire pour affronter le phénomène catastrophique du djihadisme (…). »


Légende : graffiti à Athènes photographié par Aristote Koskinas. Source : https://aristotleguide.wordpress.com/2013/11/27/greek-graffiti/. Le texte indique : « Une vie dans la peur n’est pas une vie ».

Alexis Tsipras

Leader du parti de gauche radicale Syriza, Grèce

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