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Services publics

Rénover l'État par les TI - Le SFPQ a hâte d'enfin constater les aboutissements

QUÉBEC, le 19 juin 2015 - Le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) est assez surpris de l’annonce faite ce matin par le président du Secrétariat du Conseil du trésor, Martin Coiteux, lequel a dévoilé sa stratégie pour mettre de l’ordre dans le secteur des technologies de l’information au gouvernement du Québec.

L’annonce de M. Coiteux est surprenante, car le Syndicat ne constate nullement sur le terrain ce désir d’améliorer l’État par, notamment, la réduction de la sous-traitance. À titre d’exemple, le SFPQ rappelle la démarche récente du conseil d’administration de la CSST pour remplacer 55 ressources externes en informatique par du personnel interne. Cela leur permettrait d’économiser 2,5 millions de dollars.

« Cette décision de la CSST a été prise en novembre dernier et, encore aujourd’hui, le Secrétariat du Conseil du trésor n’a pas donné son aval, de pointer la vice-présidente du SFPQ, Denise Boileau. On peut se demander si le gouvernement souhaite réellement diminuer le recours à la sous-traitance en informatique et améliorer l’efficience de l’État ou s’il veut donner l’illusion qu’il le fait ». D’ailleurs, le SFPQ a récemment reçu une fin de non-recevoir de M. Coiteux à sa proposition de réduire graduellement la sous-traitance pour dégager des économies qui permettraient de financer les demandes actuellement en négociation aux tables des fonctionnaires et des ouvriers.

Le Syndicat, par le biais de sa publicité télévisée « Payer le double », a rappelé les données de 2011 du Vérificateur général du Québec concernant les technologies de l’information. En effet, dans son rapport, ce dernier spécifiait que les frais liés à l’emploi d’une ressource externe variaient entre 400 à 950 $ par jour, alors que ceux d’une ressource interne varient entre 215 et 475 $. « Ces chiffres sont des faits que le gouvernement ne peut ignorer. Il est temps qu’il récupère cet argent qui s’envole à coup de millions - au détriment des usagers des services publics, alors qu’il pourrait profiter de l’expertise de son personnel passionné, mais largement sous-payé, de dire Mme Boileau. Et M. Coiteux ne doit jamais oublier les mots du Vérificateur général : ’’ le recours à la sous-traitance peut entraîner, à la longue, la stagnation de l’expertise interne, voire sa perte. De plus, cette pratique risque de créer un lien de dépendance avec les fournisseurs’’. »

Le SFPQ réitère d’ailleurs que l’enjeu des technologies de l’information au gouvernement du Québec est complexe et ne peut se limiter à des modifications dans la gouvernance et des vœux pieux comme ceux exprimés par M. Coiteux ce matin. « 

Dix-sept groupes de la société civile se sont regroupés depuis le début de l’année pour demander une enquête publique et un débat public sur les enjeux et les solutions à mettre de l’avant. M. Coiteux n’a pas choisi d’aller dans ce sens, il a plutôt créé des comités restreints auxquels aucun de nous ne sommes conviés. C’est donc bien surprenant après cela de l’entendre dire en conférence de presse qu’il travaille avec les syndicats du secteur public » a poursuivi Mme Boileau.

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