Édition du 21 mai 2024

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Sondage CSQ sur la cyberintimidation : les élèves sont les premières victimes et le personnel est démuni

Montréal, le 10 avril 2008. – « Les élèves sont les premières victimes de la cyberintimidation et les trois quarts du personnel de l’éducation se sentent démunis devant ce phénomène en émergence. Cette forme de violence sournoise et pernicieuse s’ajoute aux autres formes de violence en milieu scolaire et il faut s’y attaquer sans délais », affirme le président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Réjean Parent, à l’occasion de la présentation aujourd’hui à l’école primaire Sainte-Germaine-Cousin, des résultats d’un important sondage CROP sur le phénomène de la cyberintimidation réalisé pour la CSQ.

Le sondage démontre que les élèves sont les premières victimes de la cyberintimidation et que ce sont également les élèves qui en sont les auteurs. La très grande majorité des membres sondés (92 %) estime que les conséquences de la cyberintimidation sont graves pour la victime et les agresseurs ne sont parfois pas conscients du mal qu’ils font.

Les contenus des messages reçus par les victimes sont très variés et certaines personnes ont été intimidées plusieurs fois. Un peu plus du tiers (36 %) des victimes indique que les insultes reçues portaient sur leur apparence alors que le tiers a été l’objet de propos diffamatoires. Deux victimes sur dix (21 %) ont reçu des insultes concernant leur travail. Les contenus à caractère sexuel (10 %), les menaces d’atteinte à leurs biens (6 %) ainsi que les menaces de dommages corporels (5 %) sont également des contenus de cyberintimidation.

Un rôle essentiel des établissements d’enseignement

Le sondage confirme ce que la CSQ avait constaté lors de sa tournée de sensibilisation et de formation sur la violence en milieu scolaire, à savoir que le personnel de l’éducation souhaite un engagement plus soutenu des établissements d’enseignement qui doivent se donner des règles claires et surtout les appliquer. La presque totalité de celui-ci (97 %) croit que les établissements ont un rôle d’éducation à jouer afin de sensibiliser les jeunes et les adultes à cette problématique. Ils pensent que les établissements devraient aussi se montrer plus sévères et punir les élèves qui intimident sur Internet (94 %). Une très forte majorité (92 %) de répondants indique aussi que les établissements devraient inscrire des éléments sur la cyberintimidation dans leur code de conduite et signaler à la police les incidents s’y rapportant. Malgré cela, une forte proportion (76 %) croit toujours que les établissements sont démunis devant ce phénomène.

Plan d’action gouvernemental, la CSQ désespère d’en voir la couleur

La CSQ rappelle que les écoles du Québec attendent, depuis plus d’un an, le plan d’action gouvernemental contre la violence à l’école, promis par le gouvernement libéral, sa ministre de l’Éducation et avant elle, son prédécesseur, Jean-Marc Fournier. Le gouvernement en a pris l’engagement, mais la CSQ commence à désespérer d’en voir la couleur un jour.

« Nous demandons à la ministre de déposer son plan d’action dans les plus brefs délais. La violence à l’école est certes moins spectaculaire que la violence au hockey, mais elle exige néanmoins une intervention forte et structurée. Faut-il lui rappeler que la violence dans les écoles se vit au quotidien, qu’elle fait des victimes et qu’il ne faut surtout pas attendre les feux des projecteurs à la suite d’un événement malheureux pour s’y attarder ? », ajoute le président de la CSQ, Réjean Parent.

La CSQ demande donc aujourd’hui :

 Que le gouvernement du Québec dépose son plan d’action dans les plus brefs délais ;
 Que ce plan d’action tienne compte du nouveau phénomène qu’est la cyberintimidation ;
 Que les établissements d’enseignement se donnent des règles claires et qu’elles soient mises en application ;
 Que les établissements d’enseignement se dotent d’un plan d’intervention comprenant de la sensibilisation et de l’éducation contre la violence à l’école.

Objectifs du sondage

La firme CROP a été mandatée par la CSQ afin de réaliser un sondage auprès de ses membres œuvrant dans le réseau de l’éducation. Le principal objectif de ce sondage était d’évaluer le phénomène de la cyberintimidation dans le milieu scolaire québécois. De façon plus spécifique, le sondage a permis de mesurer l’incidence de la cyberintimidation, d’en connaître les formes et les contenus et d’en identifier les auteurs. Il a également permis d’identifier les attitudes et les perceptions à l’égard de la cyberintimidation. Les résultats du sondage reposent sur 1200 entrevues téléphoniques et sont précis à 3 points près, 19 fois sur 20.


Source : CSQ

Mots-clés : Communiqués

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