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Transport

Uber et Taillefer, même combat (RITQ)

QUÉBEC, le 2 juin 2017 - Il est maintenant clair qu’Alexandre Taillefer et Uber mènent le même combat, celui du nivellement vers le bas. Ils demandent maintenant tous les deux qu’on réduise substantiellement les exigences envers les chauffeurs de taxi, voire qu’on abolisse les permis de taxi.

« Ce sont vraiment des joueurs habiles, » estime Abdallah Homsy, porte-parole du Regroupement des intermédiaires de taxi de Québec. « Après avoir vanté la modernisation, le covoiturage urbain, l’électrification, la réduction du trafic et des gaz à effets de serre, finalement ce qu’ils veulent vraiment c’est la réduction des règles. C’est tout. »

Aujourd’hui, Téo Taxi demande des millions à ses investisseurs afin de rester à flot jusqu’à l’automne, après avoir déjà obtenu des millions de dollars de l’État québécois.

« Comment ça se fait que de petites coopératives comme les nôtres et comme celles de Montréal soient capables de fonctionner dans le cadre actuel et de générer des profits ? » demande monsieur Homsy. « Mais un "dragon" et une multinationale qui a des milliards de dollars en seraient incapables ? Arrêtez de nous conter des histoires. La seule raison pour laquelle ils veulent alléger les règlements, c’est justement pour utiliser leur poids financier et écraser les petits joueurs qui tirent leurs épingles du jeu dans le contexte actuel. Ce n’est pas de la modernisation, ça, c’est du capitalisme sauvage axé sur des pratiques de monopoles. »

Il est important de rappeler que le permis de taxi actuel, émis par la SAAQ, est la seule mesure qui a permis de stopper Sam (nom fictif) de travailler dans le taxi, alors qu’il possède un dossier criminel. Toutefois, les contrôles de sécurité d’Uber n’ont rien détecté et ont permis à Sam de devenir « partenaire » d’Uber. Aujourd’hui, Alexandre Taillefer demande d’avoir les mêmes contrôles de sécurité qu’Uber. Bref, Uber obtiendra ce qu’elle veut en laissant Taillefer exécuter la sale besogne. Dans le processus, on aura engraissé des joueurs déjà riches, au détriment de petits travailleurs, comme si le gouvernement Couillard avait quelque chose contre la classe moyenne.

« C’est incroyable, ce qu’ils demandent, » conclut monsieur Homsy. « Sous le prétexte de la modernisation, on veut réduire les contrôles qui assurent la sécurité du client. Un chauffeur d’Uber vient d’être accusé d’agression sexuelle sur une adolescente de 15 ans à Toronto. C’est ça la modernité ? Faire de l’argent en abaissant les contrôles de sécurité au détriment des passagers vulnérables ? » Le RITQ est également troublé d’apprendre que Taxelco aurait reçu des promesses de déréglementation de la part du ministère des Transports. « Nous demandons au ministre Lessard de rectifier ces propos immédiatement », ajoute M. Homsy.

Regroupement des intermédiaires du taxi de Québec (RITQ)

Le RITQ représente les grandes organisations de taxi de la région de Québec : Taxi Coop 525-5191, Taxi Ste-Foy, Taxi Beauport, Taxi Charlesbourg, Taxi Val-Bélair et Taxi Laurier. Ensemble, ces entreprises représentent 95 % des permis de taxi de la capitale, près 600 voitures et plus 1200 chauffeurs.

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