Édition du 23 avril 2024

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Santé

Abolition du poste de Commissaire à la santé et au bien-être

« Un autre recul démocratique dangereux pour le milieu de la santé et des services sociaux » - Sonia Éthier, vice-présidente de la CSQ

MONTRÉAL, le 21 mars 2016 - La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) déplore la cessation des activités du Commissaire à la santé et au bien-être, une mesure annoncée dans le budget dévoilé par le gouvernement Couillard la semaine dernière.

Un recul démocratique

La première vice-présidente de la CSQ, Sonia Éthier s’indigne de cette décision qui constitue une étape de plus dans le recul démocratique de notre système de santé. « En éliminant ce rôle d’expert indépendant, le gouvernement fait encore la preuve qu’il n’a pas à cœur le bien-être du réseau. Il cherche à tout prix à poursuivre sa réforme sans tenir compte des impacts que ces décisions ont sur notre réseau public, sur le personnel et surtout sur les patients », déclare-t-elle.

Moins d’accès à l’information

Pour Sonia Éthier, l’abolition du poste constitue une atteinte de plus à l’accès à l’information. « Nous le voyons depuis la mise en place de la réforme Barrette, il est de plus en plus difficile d’obtenir des données ou de l’information sur les soins et les établissements. En faisant disparaître le poste de commissaire, le ministre Gaétan Barrette vise-t-il à dissimuler de l’information critique sur le fonctionnement de notre système de santé ? Le ministre de la Santé se targue de mettre la transparence du réseau de l’avant dans sa réforme, mais il fait exactement le contraire avec cette décision déplorable » ajoute la vice-présidente de la CSQ.

Perte d’un expert indépendant

Rappelons que le rôle du Commissaire à la santé et au bien-être consiste à apporter un éclairage pertinent au débat public et à la prise de décision gouvernementale dans le but de contribuer à l’amélioration de l’état de santé et de bien-être des Québécoises et Québécois.

« D’un côté, le ministre, avec sa réforme du financement à l’activité, affirme qu’il souhaite analyser le fonctionnement du réseau pour le rendre plus efficace, mais de l’autre côté il se prive aujourd’hui de l’analyse d’un expert indépendant dont les rapports ont prouvé la pertinence du rôle. C’est incompréhensible », affirme Sonia Éthier.

L’avenir des chantiers en cours

Enfin, la CSQ s’inquiète de ce qui adviendra des différents chantiers sur lesquels le commissaire travaille actuellement. Pensons à l’analyse de la sécurité des soins et services, de l’accessibilité et surtout du mode de rémunération des médecins. « En janvier dernier, la CSQ a déposé un mémoire concernant le panier de services assurés. C’est un enjeu qui nous préoccupe grandement et c’est pourquoi nous trouvions important d’interpeller le commissaire à ce sujet. Qu’adviendra-t-il des travaux en cours sur cette question ? Est-ce que le ministre de la Santé en tiendra compte ? Le gouvernement ne peut pas décider du jour au lendemain d’abolir le poste d’un expert indépendant qui joue un rôle essentiel pour assurer l’avenir de notre réseau public de santé et de services sociaux », conclut la vice-présidente.

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