Édition du 14 mai 2024

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Europe

Un week-end de fournaise à Paris et sa banlieue !

Climat : Le ressenti des français (es) face à l’imprévisble pic de chaleur

La précocité caniculaire de 2022 dénote d’un réchauffement irréversible de notre planète. Traçabilité patente du dérèglement climatique. L’objectif de maintenir la température à 1,5 °C, n’est que chimère ! Interrogés sur ce coup de chaud, les Franciliens (nes)nous répondent.

De Paris, Omar HADDADOU

Le Génie humain, c’est aussi cette faculté de s’autodétruire en dressant un procès-verbal sur le stress thermique !

La sortie des énergies fossiles, au vu des tensions politiques et crises d’approvisionnement toujours grandissantes, ce n’est pas pour demain. La preuve, face à la baisse des livraisons du gaz russe, le recours au charbon par certaines Nations comme l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni, outre les inconditionnels énergivores, la Chine, l’Inde et les Etats-Unis (représentant à eux seuls plus de 70% de la consommation mondiale) est devenu inéluctable.

En considérant les données factuelles environnementales, on mettrait toutes les Cops, y compris la 27 à venir en 2023, tous les sommets et les sérénades écologiques, à la poubelle.

Les artisans de la catastrophe climatique sont à la fois Juges et Parties. Ils doivent réparation à la planète bleue ! Trop tard. ! Alors ils rabibochent en s’acquittant de leur facture. 170 Milliards pour l’Empire du Milieu, 200 pour les USA. Couver la calamité comme une poule ses poussins, ils le réussissent sans coup férir, laissant quelquefois les militants de Greenpeace et les fervents défenseurs de la Planète, brailler dans le désert.

Pauvre Unicef ! Tu t’échines à nous alerter que «  Ce sont les enfants qui en paient le prix fort. Et en premier lieu, les plus pauvres. 99% des décès déjà attribués aux changements climatiques, surviennent dans les pays en développement, et il s’agit pour 80% des décès d’enfants  ». Tant que les Puissants se murent dans leur rivalité destructrice, la Terre se réchauffera, les émissions de gaz à effets de serre augmenteront, les calottes glaciaires fonderont, les écosystèmes se détérioreront, l’Homme en pâtira… !

En Hexagone, le mercure a atteint ce samedi les 43 °C dans le Sud. Une vague d’intense chaleur qui n’a pas épargné la région parisienne, placée pour la première fois en alerte rouge. Le phénomène s’est imposé en maître, enjoignant à l’activité humaine d’observer une pause : Rues désertes, stores baissés, entreprises en arrêt, oiseaux éclipsés. Un parfum de «  Il était une fois dans l’Ouest » sans Ennio Morricone. L’heure était à l’hydratation et à la protection contre les UV. Il a fallu attendre le déclin de l’astre mordant pour aller à la rencontre du peuple. J’ai été surpris de voir la majorité (Pas de l’Assemblée nationale) des citoyens se réjouir de ce sursaut climatique, pendant que d’autres s’en plaignaient.

Gaston, étudiant en communication savoure avec ses copains une partie de pétanque au Pré-Saint-Gervais (93) au moment où le soleil répondait à l’appel du roupillon : « C’était une entrée brutale, cette chaleur. Elle montre aux gens le phénomène du réchauffement qui se manifeste très tôt par rapport au cycle normal. C’est à nous de changer les choses. Le côté positif est de pouvoir sortir, s’amuser, voir les copains. Le premier jour, je suis allé avec mes potes me baigner dans la Marne. C’était très agréable ! ».

Pas pour cet Agent de propreté, contraint d’entamer son travail en fin de journée. Tuyau du souffleur à la main, masque protecteur sur le visage, José l’Antillais s’escrime à débarrasser les trottoirs des feuilles mortes sur le Boulevard François Mitterrand, à Saint-Denis. Quand je lui pose la question sur la pénibilité d’accomplir sa tâche sous la chaleur, il rétorque en pointant du doigt le ciel : «  C’est lui le Chef d’orchestre ! Nous on est de passage. On subit. Chaleur ou pas chaleur, ton supérieur hiérarchique t’as confié une mission, tu dois l’accomplir. Et moi, loin de mon pays, je n’ai pas de choix. Et puis, je vais vous dire une chose : Les gens sont tellement capricieux qu’ils ne savent plus ce qu’ils veulent. Quand il pleut, ils réclament le soleil. Quand il fait chaud, ils se ganguillent de l’hiver ».

Un bol d’air vivifiant après l’épreuve diurne pour Aziza et ses deux garçons dont un bébé de six mois. C’est au parc Monceau du 8ème Arrondissement parisien que cette jeune maman, expatriée et professeur d’anglais de vocation, est venue se ressourcer en déplaçant précautionneusement la poussette : «  La nuit, on a du mal à dormir. Pendant la journée, c’est encore pire. Je fais attention, en leur préparant des bains de rafraîchissement et surtout à les hydrater continuellement. Nous les adultes, on a l’habitude. Je suis née et peut être vous aussi, avec cette masse d’hydrogène incandescente au-dessus de la tête. Moi dans mon village natal, en Kabylie, personne ne consulte le thermomètre. L’été, dès que tu mets les pieds dehors, c’est comme si on te collait le chalumeau derrière la nuque. Quand je vois les Français geindre, je me dis : Il leur faut un stage sur les Idurars * de l’Algérie ».

Si la canicule a un coût pour l’Humanité, elle n’empêchera pas les enfants d’aller au bout de leur envie, celle de batifoler sous une fontaine Wallace ou un robinet Boutté, aux allures prolétaires.

O.H

* Montagnes

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