Édition du 14 mai 2024

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Syndicalisme

Université de Montréal - La direction met en lock-out les professeurs cliniciens à la veille de Noël (SGPUM)

Négociation de la première convention collective des professeurs cliniciens.

MONTRÉAL, le 21 déc. 2016 - Dans un geste sans précédent, la direction de l’Université de Montréal met en lock-out pour une durée indéterminée les professeurs cliniciens à la veille de Noël.

Le SGPUM dénonce avec force ce geste odieux et démesuré de l’employeur.

Le lock-out illimité est un moyen d’action totalement disproportionné dans les circonstances, car c’est l’équivalent d’une grève générale illimitée de la part de travailleurs syndiqués. C’est d’ailleurs une première dans notre histoire collective. Ce lock-out vise l’ensemble des professeurs cliniciens de la Faculté de médecine vétérinaire de St-Hyacinthe.

Étonnamment, dans un communiqué public de l’employeur du 18 décembre 2016 destiné à faire connaitre sa proposition de convention collective, ce dernier déclarait que « le moment nous semble (…) opportun, à la veille de la session d’hiver, afin d’éviter que d’autres grèves sporadiques nuisent encore une fois à la formation des étudiants et aux services cliniques offerts. » Cela n’a pas empêché l’employeur de déclencher un lock-out à durée indéterminée. Le geste ne suit donc plus la parole ! Car ce lock-out est en contradiction flagrante avec la position de l’employeur sur les effets négatifs allégués de la grève des cliniciens. De plus, le SGPUM tient à souligner que les cliniciens n’ont exercé que des grèves sporadiques tout en assurant de nombreux services essentiels aux animaux et à la communauté. Nous regrettons que la direction de l’Université de Montréal place ainsi les étudiants et les clients du CHUV dans une situation plus que précaire. Autrement dit, le comportement de l’Université est bien pire que ce qu’elle dénonçait et que ce qu’elle reprochait aux professeurs cliniciens !

Dans ce même communiqué du 18 décembre, l’employeur déclarait que « les cliniciens enseignants sont des professionnels appréciés et essentiels à la formation des étudiants de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal. » Encore là, son geste ne suit plus sa parole ! Car ce haut niveau de considération des cliniciens n’a pas empêché l’employeur de mettre les cliniciens appréciés en lock-out, tout en sachant qu’il n’y a aucun moyen de pression prévu de la part de ces derniers durant les fêtes. Alors que les parties sont toujours devant le conciliateur du Ministère du travail, l’employeur aurait pu faire le choix de poursuivre la négociation.

Vendredi 16 décembre en fin de journée, les représentants de la direction de l’Université de Montréal déposait à la table de négociation une « offre finale et globale » qu’elle publiait ensuite largement sur son site web durant la fin de semaine.

Les cliniciens étaient réunis en Assemblée générale extraordinaire hier soir à St-Hyacinthe pour disposer de ce document d’une trentaine de pages. Après délibérations, l’Assemblée rejetait à 97% « l’offre globale et finale du 16 décembre 2016 de l’Université de Montréal, sous réserve des textes réglés ».

Le SGPUM prend tous les moyens à sa disposition pour soutenir et protéger les collègues visés par ce lock-out déraisonnable, indigne, et qui fait peu de cas des droits des collègues de négocier leur première convention collective.

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