Édition du 30 avril 2024

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Environnement

Climat. Les patinoires extérieures sont-elles en voie de disparition au Canada ?

À la mi-janvier, en plein hiver, la majorité des quelque 200 patinoires extérieures de Montréal demeuraient fermées. Une situation qui se répète ailleurs dans l’est du Canada et dans le nord-est des États-Unis. Il faudra s’y habituer, dit un spécialiste.

Tiré de Courrier international.

Si la neige abondante qui a recouvert le sud du Québec le 13 janvier “réjouit les skieurs”, écrit Le Journal de Montréal, “les amateurs de patin devront prendre leur mal en patience. La plupart des patinoires étaient fermées ou affichaient encore de mauvaises conditions.”

Le problème ? Les températures douces et la pluie des dernières semaines, écrit CBC. Elles avaient fait “fondre le peu de neige accumulée tout en anéantissant tout espoir de glisser sur une surface luisante à l’aide d’une paire de patins aux lames fraîchement aiguisées”. Car, pour ouvrir une patinoire, explique le diffuseur, il faut 10 centimètres de neige et au moins trois journées consécutives de températures sous le point de congélation.

Les prévisions météo des dix prochains jours à Montréal montrent que pour janvier, le mois le plus froid de l’année, les températures seront au-dessus de la moyenne historique.

La région montréalaise n’est pas la seule à pâtir de la sorte. Radio-Canada rapporte que des scientifiques environnementaux de l’université Wilfrid-Laurier ont créé le projet Rink Watch. Son site web a collecté depuis sa création, en 2013, des données sur 1 500 patinoires canadiennes et américaines.

Tendance inquiétante

“Les Canadiens aiment parler de hockey, aiment patiner, aiment la météo, explique le directeur de cette initiative, Robert McLeman. Donc, nous avons créé un projet pour voir les impacts des changements climatiques sur nos patinoires, sur notre capacité à patiner à l’extérieur.” Les conditions de glace signalées par les participants sont ainsi comparées aux conditions météorologiques des stations environnantes.

Conclusion : “Les températures deviennent de plus en plus élevées partout en Amérique du Nord”, indique M. McLeman. Il ajoute qu’une étude produite par son équipe qui s’est intéressée à la situation de six villes nord-américaines depuis les années 1940 est sans équivoque, résume Radio-Canada : “Dans toutes les villes, le nombre de jours de patinage à haute probabilité par hiver est en baisse.” Ce qui lui fait dire :

  • “Avec les bouleversements climatiques en cours, le nombre de journées de patinage va se réduire dans les années à venir.”

Les vertus du patinage

Dans les pages du Globe and Mail, Robert McLeman s’inquiète des conséquences du phénomène : “Nos recherches ont démontré que le patinage en plein air offre un large éventail d’avantages sociaux dans nos communautés, crée l’occasion pour les enfants d’être à l’extérieur et actifs pendant les mois les plus sombres de l’année.”

“Pour les parents du sud de l’Ontario et du sud du Québec qui construisent des patinoires pour leurs familles et amis, profitez-en pendant que ça dure”, avertit Robert McLeman, qui précise sa pensée : “Lorsque vos enfants auront votre âge, la plupart des hivers ne seront pas assez froids pour entretenir une patinoire extérieure sans réfrigération artificielle.”

Martin Gauthier

Martin Gauthier

Journaliste au Courrier international.

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