Édition du 30 avril 2024

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Élections québécoises 2012

Coalition des médecins pour la justice sociale : Pour soigner le système de santé au Quebec

MONTRÉAL, le 17 août 2012 - La Coalition des médecins pour la justice sociale milite en faveur de l’amélioration du système de santé depuis 1998. Son action n’a pas été veine, puisqu’on note plusieurs améliorations depuis sa première sortie publique, notamment le recul des listes d’attente pour certaines chirurgies (cataracte, hanche et cardiaque). Malgré ces gains, d’autres lacunes importantes doivent être réglées dans un avenir proche.

L’exemple le plus éloquent est certes le manque de médecins de famille au Québec. Un million de personnes sont des patients orphelins. Pour corriger cette situation, les différents partis présents dans cette campagne électorale proposent un échéancier qui varie de un an (Coalition Avenir Québec) à quatre ans (Parti Québécois). L’accès à un médecin de famille est devenu une priorité absolue, sur laquelle il faut se pencher le plus rapidement possible. À chaque patient son médecin, et pour ce faire, plusieurs solutions sont envisageables.

Premièrement, il faut augmenter le nombre de médecins de famille en formation. Pour que cela devienne réalité, il faut non seulement augmenter le nombre de programmes universitaires existants et en développer de nouveaux, mais aussi inciter les finissants en médecine à s’inscrire dans les programmes de médecin de famille. Pour les attirer, l’écart entre les salaires avec les spécialistes doit être rétréci. Parallèlement, il faut mieux encadrer les médecins de famille avec les systèmes de support tels que les groupes de médecins de familles ou en clinique réseau. L’accessibilité pour les patients sera rehaussée grâce à des plages horaires élargies, tandis que les nouveaux médecins diplômés disposeront d’un meilleur environnement de travail. Pour les médecins qui préfèrent travailler en solo ou en petits regroupements, il faut aussi leur donner des supports administratifs et infirmiers adéquats. Pour les médecins en fin de carrière, il faut les encourager à pratiquer plus longtemps en attendant la relève (par exemple, des crédits d’impôt pour les médecins de 55 ans et plus). Le plafonnement salarial constitue une autre barrière qui décourage les médecins de famille souhaitant travailler davantage d’heures.

À l’heure actuelle sur l’île de Montréal, on compte près de 300 000 patients sans médecin de famille. Les barrières comme les PREMS doivent être abolies pour résoudre ce problème. Pour les médecins en cabinet, il faut les aider en leur procurant des outils tels que des ordinateurs et un système de dictée de manière à ce qu’ils soient plus efficaces et qu’ils traitent plus de patients. On ne peut pas exiger d’un médecin qu’il voie plus de patients s’il travaille jusqu’à minuit en écrivant ses notes à la main. Il ne faut pas oublier que les médecins de famille travaillent en clinique, mais aussi à l’urgence, en hospitalisation, aux soins intensifs et au CHSLD.

Pour s’assurer que les patients soient capables de faire leurs examens diagnostiques, il faut s’assurer que les systèmes de laboratoires et radiologiques soient disponibles de jour comme de soir, et ce, dans des délais raisonnables.

Il est primordial de regarder les causes de maladie en essayant de les prévenir. Le gouvernement a mis en place des programmes de cessation de tabagisme, ce qui est louable. Aussi faut-il investir davantage dans les programmes de prévention et de traitement pour enrayer l’alcoolisme, les drogues et des jeux compulsifs. La dépression et le suicide chez nos jeunes sont des fléaux dont il faut s’occuper.

Mais il y a encore des efforts à faire auprès des jeunes. Une meilleure nutrition, plus d’activité physique. Comment atteindre ces buts ? En encourageant l’aller-retour à l’école à pied ou en vélo de façon sécuritaire. Il faut acheter et préparer des aliments frais, si possible biologiques et produits localement. Pourquoi localement ? Pour une meilleure santé alimentaire tout en aidant la production et l’économie locale.

Un facteur déterminant pour la santé c’est la pauvreté. C’est bien connu que nos concitoyens habitant à l’est de la rue St-Laurent vivent en moyenne une dizaine d’années de moins que ceux à l’ouest de cette même rue. À n’en pas douter, les moyens financiers constituent le facteur déterminant. Comment diminuer cet écart ? En instaurant un salaire minimum, raisonnable et vivable pour tous nos concitoyens. Il faut aussi s’assurer que nos familles aient les moyens de faire vivre leurs famille et enfants en santé. Des enfants en santé font un Québec en santé. Si on veut encourager la relève, il faut non seulement encourager les mères à faire plus d’enfants mais aussi leur donner les moyens de les mener jusqu’à l’âge adulte. Il faut assurer une économie forte avec des emplois disponibles pour embaucher tout le monde. Comment peut-on assurer des emplois et prévenir de plus en plus le transfert des emplois outre-mer ? D’abord par le choix de chacun d’acheter localement. Pour chaque dollar dépensé ici au Québec, il y a une retombée de trois dollars dans l’économie qui fait travailler nos concitoyens. Cela remet aussi des dollars dans le système indirectement par le biais des impôts. Il faut aussi s’assurer que nos gouvernements ne délaissent pas nos travailleurs en négociation des ententes de libre-échange qui ne protègent pas nos industries locales ainsi que notre système de santé public.

Mais malgré nos efforts pour prévenir la maladie on a besoin de médicaments abordables. L’idée d’un programme universel de médicaments avec une industrie locale est souhaitable surtout avec des économies de deux milliards de dollars par année (Québec Solidaire).

Une autre économie serait de diminuer la taille de la bureaucratie pour réinvestir dans la médecine de première ligne.

De plus, il faut assurer que nos aînés et handicapés aient accès à des services de soins à domicile adéquats.

Malgré tous les promesses électorales, il faut que le nouveau gouvernement respecte ses engagements. Il y a 4 ans que le gouvernement a signé un contrat pour rénover et développer l’hopital St Joseph de Lachine pour environ 60 millions de dollars. Jusqu’à présent pas un sous a été investi.

Voici quelques pistes de solutions sur lesquelles le prochain gouvernement pourrait travailler afin d’améliorer la santé et le système de santé pour tous les Québécois.

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