« Tôt ou tard, c’est le citoyen qui paiera la note. Le retour à l’équilibre budgétaire ne doit pas se faire au prix d’une hausse des inégalités sociales. C’est notre système fiscal qui doit assurer le financement adéquat des programmes et des services publics. Nous n’avons pas les moyens ? Eh bien qu’attendons-nous pour aller chercher de nouveaux moyens ? », questionne la présidente générale du SFPQ Lucie Martineau.
Au lieu de s’attaquer avec courage à la colonne des revenus, la Commission propose au gouvernement une série de mesures d’austérités dans les services publics, déplore le SFPQ. Des solutions sont à portée de main pour mieux financer nos services publics, et ce sans alourdir le fardeau fiscal des familles à revenus modestes et ceux de la classe moyenne : l’ajout de paliers d’imposition, la lutte contre l’évitement fiscal, le regroupement d’achats de médicaments, la réduction des avantages fiscaux consentis aux banques et aux grandes entreprises en sont quelques-unes. Ces mesures totalisant plus de 3,2 milliards de dollars ont été déposées devant la Commission en septembre dernier.
Sous-traitance dans la fonction publique : l’éléphant dans la pièce
Depuis maintenant de nombreuses années, le SFPQ dénonce la généralisation de la sous-traitance qui gangrène l’expertise et les finances publiques. Lors des consultations particulières de la Commission de la révision des programmes, en septembre dernier, le SFPQ à inviter les commissaires à se pencher sur cette question soulevée de nombreuses fois par le Vérificateur général. En informatique, le SFPQ estime qu’il y a plus de 3000 sous-traitants au gouvernement, dont le taux peut atteindre le double d’une ressource interne, selon le VG.
Au Ministère des Transports, la croissance de la sous-traitance dans les services professionnels et auxiliaires a atteint 500 % entre 2001 et 2011, avec pour résultat une perte d’expertise menant parfois à une captivité et une explosion des coûts. Une véritable fonction publique parallèle se développe à l’extérieur du radar du Conseil du trésor et des paramètres comptables de la masse salariale. « Nous sommes devant un gouvernement qui refuse obstinément d’ouvrir les yeux sur les grosses économies qu’il pourrait réaliser simplement en cessant la sous-traitance. Espérons que la Commission de la révision permanente des programmes en tiendra compte dans son prochain rapport », conclut Mme Martineau.