Édition du 23 avril 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Éducation

De la lutte nationale à la lutte mondiale

Après plus de six mois de grève et pendant cette session chargée, nous voulons tout d’abord saluer la détermination de l’ensemble des étudiantes et des étudiants. Bien que la session ait été éprouvante pour plusieurs, nous ne pouvons qu’être emballé-e-s de constater que nos efforts ont porté fruits. Ce furent deux années intenses de travail, d’actions et de répression. Nous ne pouvons en effet passer sous silence les trop nombreux et nombreuses arrêté-e-s qui vivront encore beaucoup de stress dans les mois à venir, alors que plusieurs risquent même des peines judiciaires abusives et injustifiées.

(Tiré du journal Ultimatum)

Or, après quelques semaines au pouvoir, nous constatons que le Parti québécois a déjà reculé sur l’un de ses engagements principaux, et l’une de nos revendications : l’abolition de la taxe santé. Ce recul total témoigne du manque de volonté politique d’un parti de qui nous attendons encore de voir concrétiser les grands changements progressistes promis.

Qu’en sera-t-il de la hausse des frais de scolarité ? Le Sommet sur l’éducation sera-t-il une manière de nous imposer des mesures néolibérales sous le couvert d’un soi-disant « consensus » ? Nous ne sommes pas dupes : ces stratégies de concertation en rassemblant un groupe restreint d’individus choisis par le gouvernement qui a bien trop souvent comme mandat de ne représenter que leur propre personne, sont venues par le passé légitimer des mesures régressives.

Quelles stratégies devons-nous alors adopter pour nous faire entendre ? Comment conserver les acquis de la grève de 2012 et peut-être même aller en chercher d’autres ? Ce sont des questions importantes qui méritent d’être débattues dans toutes les assernblées générales, qu’elles soient étudiantes ou syndicales. À la lumière de nos agissements passés, nous ne pouvons que réaffirmer l’importance de la démocratie directe dans la construction d’un réel rapport de force.

En ce sens, le congrès de l’ASSÉ a voté la tenue d’un second Rassemblement national étudiant (RNE) qui aura lieu la fin de semaine du 1er et 2 décembre prochains. Ce rassemblement non partisan réunira l’ensemble des associations étudiantes du Québec qui souhaitent y participer. Les comités de mobilisation et les autres groupes étudiants sont également invités à participer en tant qu’observateurs. Le but est de réunir le plus grand nombre d’associations étudiantes sans que les organisations nationales, y compris l’ ASSÉ ne viennent influencer les débats. Nous avons fait l’expérience au printemps passé d’une mobilisation forte et populaire : c’est essentiellement parce que les positions nationales étaient soutenues par la base. Après avoir mené une grève historique. il est important de se rassembler pour en faire le bilan. Ce que nous avons appris, nous devrons y recourir dans les prochains mois. Le mouvement étudiant doit trouver des stratégies communes en vue du sommet sur l’éducation afin de rendre l’éducation accessible et non marchandisée ! Pour de plus amples informations sur le RNE. vous pouvez consulter le site Internet suivant : www.rassemblementetudiant2012.org

D’ici là, nous devons rester mobilisé-e-s ! Indexation des frais de scolarité, assurance-qualité, recherches commercialisables, ces mesures s’inscrivent dans une marchandisation mondiale des biens communs. Les menaces néolibérales envers l’éducation ne sont pas inhérentes au Québec. Australie, Angleterre, Chili, Colombie, partout, les étudiants et les étudiantes doivent faire face à ces attaques. II n’y a qu’une riposte possible : le syndicalisme de combat ! C’est pourquoi nous vous invitons à sortir dans les rues, le 22 novembre prochain, afin de dénoncer cette marchandisation de l’éducation dans un mouvement de solidarité internationale. La campagne de grève de 2012 fut une source d’inspiration pour l’ensemble des mouvements sociaux à travers le monde.

Nous avons fait la démonstration qu’il est possible de renverser des mesures d’austérité lorsque nous nous organisons collectivement et que nous utilisons des moyens d’action combatifs. Maintenant, soyons solidaires avec les luttes de nos camarades à l’international. Le 22 novembre prochain, soyons nombreux et nombreuses ! No pasarân !

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