Édition du 30 avril 2024

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Élections québécoises 2012

Des briseurs de grève pour tenter de casser le syndicat - L'Hôtel Holiday Inn Select sinomonde pris la main dans le sac

MONTRÉAL, le 20 août 2012 - Les 8 et 12 août des enquêteurs du ministère du Travail ont constaté que l’hôtel Holiday Inn Select sinomonde a eu recours à une douzaine de briseurs de grève (scabs) pour faire exécuter le travail normalement effectué par ses quelque 100 employé-es qu’il a jetés en lock-out le 5 août 2012.

À la demande du syndicat CSN, les enquêteurs Michel Bergeron et Pierre Trudel, du ministère du Travail, ont constaté la présence d’au moins 12 « scabs », c’est-à-dire des personnes embauchées par l’employeur dans l’unique but de remplacer ses salarié-es réguliers mis en lock-out pour faire pression sur eux et tenter de leur imposer des reculs inacceptables à leurs conditions de travail. C’est illégal parce qu’en agissant ainsi, l’employeur tente d’éviter les conséquences économiques du conflit de travail qu’il a lui-même déclenché alors que les salarié-es, eux, n’ont pas cette possibilité.

Vigilance

La CSN est bien consciente que certains employeurs de l’hôtellerie se moquent de nos lois du travail et ont largement recours à des briseurs de grève pour tenter de ramener le rapport de forces en leur faveur. La centrale syndicale sera extrêmement vigilante sur la question. La CSN entend demander de telles inspections chaque fois qu’elle soupçonnera l’utilisation de « scabs ». Rappelons qu’au Regency Hyatt, en lock-out depuis le 25 juillet 2012, déjà plus de 37 infractions ont été recensées par les inspecteurs du ministère.

« Nous ne laisserons rien passer à cet égard, assure le porte-parole du secteur de l’hôtellerie à la Fédération du commerce CSN, Michel Valiquette. Si les hôteliers s’imaginent qu’ils pourront bafouer l’esprit de la loi impunément, ils se trompent. Nous dénoncerons sans relâche tout recours à des « scabs » parce que cela va à l’encontre des principes de négociations de bonne foi. Les hôteliers peuvent facilement éviter une crise dans l’industrie et cela se fera en s’assoyant avec les représentants du syndicat local pour conclure un règlement satisfaisant. »

Pour Michel Valiquette, seuls les employeurs qui choisiront la voie de la négociation avec leurs salarié-es sortiront gagnants de l’actuelle ronde de négociations coordonnées dans 35 hôtels québécois syndiqués CSN : « Par exemple, au Château-Cartier de Gatineau, le syndicat CSN a pu conclure une entente satisfaisante qui rejoint nos objectifs communs en seulement trois séances de négociation et avant même l’échéance de la convention collective. Ainsi, nous sommes convaincus qu’on peut aussi arriver rapidement à des ententes satisfaisantes dans tous les autres hôtels, y compris les trois qui sont actuellement en lock-out », réitère-t-il.

Les salarié-es de l’hôtellerie en négociations coordonnées réclament une meilleure protection des emplois, la protection de leur pouvoir d’achat ainsi qu’une bonification de la participation de leur employeur à leur régime de retraite. Une entente est intervenue la semaine dernière à l’hôtel Château Cartier de Gatineau sur la base de ces revendications communes. Les négociations progressent dans plusieurs hôtels.

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