Édition du 30 avril 2024

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Destruction de la Bande de Gaza

Alors que le gouvernement israélien réaffirme qu’il est impliqué dans un processus de paix avec le peuple palestinien, le Premier ministre Ehud Olmet cautionne le 14 janvier dernier les vastes opérations de la Knesset dans la Bande de Gaza en disant qu’ il « recommande fortement de ne pas se laisser entraîner dans des opérations et des dépenses sans rapport avec les contraintes auxquelles nous faisons face. » La situation sur le terrain nous raconte une toute autre histoire.

Dix-neuf Palestinien-ne-s ont été tué-e-s et des douzaines d’autres ont été blessé-e-s par les raids israéliens dans la bande de Gaza le 15 janvier dernier. Ce fut la journée la plus sanglante depuis le retrait israélien en août 2005. Près de 60 Palestinien-ne-s ont été tué-e-s par Israël durant les deux premières semaines de 2008 seulement.

En représailles contre le raid israélien sur Gaza, un tireur palestinien a tiré et tué un volontaire équatorien au Kibbutz Ein Hashlosha à la frontière de la Bande de Gaza. Au moins 70 roquettes Kassam, des tirs de mortier et une roquette Katyusha ont frappé les environs de Sderots Ashkelon les jours suivants.

Dans une tentative ahurissante de renverser le fil des événements, l’ambassadeur israélien aux Nations Unies, Danny Carmon, écrit une lettre de plaintes aux Nations Unies appelant l’ONU à condamner l’attaque du tireur et le tir de barrage de roquettes Kassam, prétendant que les actions d’Israël étaient purement défensives. L’ambassadeur d’Israël a soumis de telles plaintes à chaque fois qu’il y a eu des tirs contre Israël pour préparer le terrain et justifier la possibilité d’une opération militaire de grande envergure dans la Bande de Gaza.

Ce modèle s’est répété le 16 janvier quand l’armée de l’air israélienne a tué trois autres civils à Gaza, y compris un jeune de 14 ans, Amir Yazji, qui se trouvait à proximité d’un véhicule ciblé par une attaque israélienne. Les avions israéliens ont tué deux autres Palestiniens dans une attaque aux missiles le 17 janvier. Et encore une fois, la défense des civils israéliens est utilisée comme prétexte d’une offensive contre des cibles palestiniennes qui ont semé la mort et blessé des civils palestiniens.

Le chef de l’état-major militaire, Gabi Ashkenazi, a affirmé le 15 janvier que ces attaques israéliennes continueront et pourraient même s’ étendre dans un proche avenir. De manière à bien évaluer où conduit cette situation, nous devons clarifier certains facteurs.

D’abord, nous devons tracer un portrait exact des politiques militaires d’Israël contre les Palestinien-ne-s et ne pas tomber dans le piège de ne voir que ces « petites incursions » comme des événements détachés les uns des autres. Au lieu de cela, nous devons élargir notre optique et les considérer comme des gestes d’une vaste campagne pour exacerber les divisions parmi les Palestinien-ne-s et comme une punition collective d’un million de Palestinien-ne-s de la Bande de Gaza. Les victimes ne sont pas seulement celles qui sont directement frappées durant les opérations militaires israéliennes, mais aussi les hommes et les femmes qui vivent les effets de l’étranglement économique de la Bande Gaza. Les activités économiques à Gaza sont suspendues, des centaines d’entreprises sont sur le bord de la banqueroute, des milliers de personnes ont perdu leurs emplois et des projets de centaines de millions de dollars ont été abandonnés. Une enquête menée en mai 2007 a révélé que 70% des ménages de Gaza vivent sous le seuil international de pauvreté et que 42% vivent dans une extrême pauvreté. Et la situation s’est détériorée depuis mai.

Selon le bureau des Nations Unis pour la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA), le rapport spécial sur Gaza, publié en décembre 2007, la situation humanitaire à Gaza atteint des niveaux critiques. La dépendance sur l’assistance alimentaire atteint un sommet, le manque d’approvisionnement en essence conduit à des problèmes d’alimentation en eau et les services essentiels des hôpitaux sont réduits à une médecine de survie.


Source : Alternative Information Center (AIC)

Mots-clés : Palestine

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