Édition du 30 avril 2024

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Syndicalisme

FAE : "Ce n'est pas parce qu'on bouge qu'on avance !"

Salut tout le monde ! Ça fait un bout, déjà. Et ce n’est pas qu’on manque de choses à dire. D’abord, une bonne nouvelle : notre geste de priorisation du 7 septembre dernier a suscité du mouvement. Même si la partie patronale nous fait part d’une vive déception quant à la portée réelle de notre priorisation, Sonia Lebel, elle, a reconnu les efforts de la FAE publiquement. Devant ces messages contradictoires, on peut se demander qui gouverne cette négociation ?

Tiré de monsyndicat.com

Les rencontres de négociation se sont également accélérées depuis : on parle de trois fois par semaine, en moyenne. C’est bien. De plus, la partie patronale a élagué ses demandes. Enfin ça bouge !

Mais, malheureusement, force est de constater que ce n’est pas parce qu’on bouge qu’on avance.

C’est bien beau multiplier les rencontres, c’est bien beau dire que l’employeur veut en demander un petit peu moins – quoi que l’élagage présenté renferme quand même quelques surprises – mais ça ne change pas le cœur du problème : les profs n’en peuvent plus, et on a besoin de changer drastiquement les choses pour être en mesure de régler.

Les récentes déclarations de Mme LeBel qui réitèrent son objectif de « régler avant Noël » ne trouvent pas d’écho concret à la table de négociation. Il est temps que la partie patronale ouvre davantage sur les demandes des enseignantes et enseignants.

C’est dans cette optique qu’à la réunion du Conseil fédératif de négociation de mercredi dernier, les personnes déléguées des syndicats affiliés à la FAE ont adopté unanimement une proposition visant à mettre à l’ordre du jour de leur prochaine rencontre, le 2 novembre, la discussion formelle sur une date de déclenchement de la grève générale illimitée (GGI)... à la lumière de l’analyse des avancées aux tables de négociations.

DERNIÈRE HEURE ! Au moment de mettre sous presse, on apprenait que la présidente du Conseil du trésor préparait un quatrième dépôt, qui nous sera présenté le dimanche 29 octobre. Sonia LeBel a la possibilité de faire un grand pas dans la bonne direction. Les besoins et les attentes des profs sont très grands et c’est sous cet angle que le Conseil fédératif de négociation du 2 novembre analysera ce dépôt. Évidemment, nous vous tiendrons rapidement au courant des détails. Maintenant, de retour à votre programmation régulière.

Qu’est-ce que ça veut dire ?

Ça veut dire que, concrètement, les profs en ont assez. Ça veut dire qu’on vous entend ruer dans les brancards. Ça veut dire qu’on voit que le moment d’envoyer un message fort et clair au gouvernement, avec tout ce que ça implique comme désagréments du côté des profs, approche de plus en plus. Ça veut dire qu’on commence à ne plus croire à leur soi-disant volonté de régler avant les Fêtes. Ça veut dire que les profs, de plus en plus, se disent qu’ils seront prêts à se priver de salaire pendant le temps qu’il faudra plutôt que de continuer à travailler dans des conditions pareilles encore des années.

Nous avons demandé une rencontre avec Mme LeBel directement d’ici, au plus tard, le 1er novembre. Ce sera pour elle l’occasion de démontrer une volonté claire de faire avancer les choses.

On se reparle au début du mois avec des nouvelles qui, on l’espère, démontreront que le gouvernement Legault considère réellement l’éducation comme sa priorité.

D’ici là, soyez à l’affût des communications de vos syndicats locaux. Les choses peuvent bouger très vite.

Vous connaissez des profs qui aimeraient recevoir le Point négo ? Dites-leur de contacter leur syndicat local qui se fera un plaisir de les ajouter à la liste de diffusion. Également, si vous avez des questions ou des commentaires, n’hésitez pas à en parler à la personne déléguée de votre établissement.

Ce Point négo existe pour vous, et on veut vous entendre.

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Le communiqué de la FAE du 28 septembre officialise la grève générale illimitée

C’est aujourd’hui (28 septembre NDLR), dans le cadre d’une réunion du Conseil fédératif de négociation de la FAE, que ses 9 syndicats affiliés ont voté en faveur de la tenue d’une grève générale illimitée, à exercer au moment jugé opportun. Ce moyen de pression de dernier recours sera déployé si aucune avancée significative n’est constatée aux tables de négociation.

Chacun des syndicats affiliés à la FAE s’est doté d’un mandat de grève générale illimitée avec des votes en faveur allant de 84 % à 98 % selon les syndicats. Le message ne pourrait pas être plus clair  : les enseignantes et enseignants de l’école publique n’en peuvent plus. Les demandes syndicales apportées à la table de négociation ne sont pas seulement raisonnables ; elles représentent l’ultime chance de régler les problèmes qui plombent le système d’éducation au Québec et d’éviter de sombrer encore plus profondément dans la crise dont les effets sont apparents depuis la rentrée 2023, et ce, sans compter les nombreuses années précédentes.

«  Les membres nous l’ont clairement signifié  : le statu quo n’est pas une option. Les conditions de travail et d’exercice des profs, doit-on le rappeler, sont aussi les conditions d’apprentissage des élèves. Les manchettes rapportent depuis des mois la situation critique du système scolaire québécois. Il est grand temps que le gouvernement Legault prenne les moyens nécessaires pour que la rentrée 2023 soit la dernière à se passer dans des circonstances pareilles  », déclare Mélanie Hubert, présidente de la FAE.

Depuis le dépôt de leur cahier de demandes syndicales, en octobre 2022, la FAE a multiplié les rencontres avec la partie patronale dans l’objectif d’en venir à une entente. Après avoir recouru à un processus de médiation à l’été 2023 puis à une priorisation des demandes syndicales plus tôt cet automne, la négociation s’est intensifiée, mais les progrès demeurent timides.

Les demandes de la FAE sont divisées en six sujets distincts qui représentent la diversité et la profondeur des changements réclamés pour sauver la profession enseignante et l’école publique  : une meilleure composition de la classe, une meilleure reconnaissance, une charge de travail allégée, une meilleure conciliation famille-travail-vie personnelle, un milieu de travail sain ainsi qu’un meilleur traitement pour les personnes enseignantes à statut précaire.

«  Les membres de la Fédération ont signalé aujourd’hui d’une voix claire qu’elles et ils considèrent ces revendications comme cruciales et que l’option d’une grève générale illimitée doit être prise en compte pour les atteindre  », a déclaré Daniel Gauthier, vice-président à la négociation de la FAE.

Pour en savoir plus, lisez notre communiqué et visitez notre page sur la négociation nationale.

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