Édition du 30 avril 2024

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Québec

Flâner sur le chemin des écoliers

La popularité du gouvernement caquiste ne se dément pas. Pour l’essentiel, dans les grandes lignes, l’électorat approuve la gestion que le cabinet Legault fait de la crise de la COVID-19, en dépit de ratés et d’erreurs de parcours.

Même les mesures de confinement sont acceptées et le plus souvent respectées par la plupart des gens.

L’équipe Legault a du vite s’adapter à une crise sanitaire mondiale qui a atteint le Québec fin février 2020. Cette adaptation s’est faite cahin-caha et le premier ministre a plaidé l’imprévisibilité de la pandémie pour tenter d’excuser ses faux pas. Il a notamment fait valoir que la bureaucratie qui pèse sur le système de santé, mise en place depuis belle lurette par les gouvernements libéraux de Jean Charest et de Philippe Couillard a entravé ses efforts pour endiguer la pandémie et limiter ses ravages. Il a blâmé les "réformes Barrette" en particulier, du nom de l’ancien ministre de la Santé et des Services sociaux sous Philippe Couillard.

Pourtant... la Coalition Avenir Québec a pris le pouvoir en octobre 2018. Ce parti connaissait très bien les problèmes du système de santé québécois. Il a pu commencer à exercer le pouvoir à partir de novembre 2019. En dépit des cris d’alarme lancés depuis longtemps par les syndicats du personnel de la santé, le nouveau gouvernement caquiste a laissé passer l’année 2019 et le début de 2020 sans rien faire, ou pas grand chose pour corriger la situation. Il a fallu le surgissement de la pandémie au Québec en mars de cette année-là pour que François Legault et le ministre de la Santé prennent conscience de l’inadéquation de toute cette bureaucratie par rapport à la lutte contre le COVID-19. Le premier ministre et ses adjoints se sont plaints que leurs instructions se perdaient dans les méandres d’une bureaucratie opaque et donc, irresponsable. De nombreux infirmiers et infirmières sont tombés au combat ou ont démissionné. Sans oublier le système scolaire, très perturbé par les fermetures d’école et l’enseignement à distance. Les problèmes psychologiques des jeunes qui en découlent sont aigus.

Il était clair depuis longtemps que le système hospitalier et les CHSLD étaient mal préparés pour affronter une crise de cette envergure. Or, le cabinet Legault n’a pas tenté de le réformer dans le sens d’une meilleure imputabilité et d’une plus forte efficacité entre novembre 2018 et mars 2020. Il a fait preuve d’une indolence coupable.

En ce moment, compte tenu des circonstances, il n’est pas possible bien sûr de procéder à ces réformes profondes, lesquelles auraient au moins du être amorcées depuis longtemps. Dans cette optique, le gouvernement caquiste porte une part non négligeable de responsabilité dans le marasme sanitaire et social actuel. Sa réputation d’efficacité ne peut apparaître que surfaite.

Le plus exigeant reste donc à réaliser : lorsque le pire de la pandémie ne sera plus qu’un mauvais souvenir (ce qui n’est pas pour demain matin), il faudra de toute urgence s’attaquer enfin au monstre bureaucratique érigé par les gouvernements antérieurs. La CAQ devra alors abandonner son conservatisme mollasson et complaisant.

Jean-François Delisle

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