Puisqu’une majorité des détenus incarcérés à l’établissement de Laval devront être relogés ailleurs, la décision annoncée aujourd’hui par le MSP contribuera à accentuer le problème de surpopulation dans les prisons québécoises estime le SFPQ. « Nous nous questionnons sur les intentions du ministère quant à la fermeture dite "temporaire" du centre de détention Tanguay. Sera-t-il véritablement rouvert après rénovations ou s’agit-il d’une façon de réduire les coûts et de répondre aux impératifs budgétaires de couper dans ce ministère ? », se demande la présidente générale du SFQP, Lucie Martineau
L’ouverture de l’EDLL avait permis de diminuer temporairement le problème chronique de surpopulation carcérale qui pourrait cependant reprendre de l’ampleur, comme en fait foi une étude récente de la Direction de la sécurité des Services correctionnels du Québec, qui prévoit un déficit de près de 2 000 places en 2020. « La surpopulation carcérale et les transferts réguliers de détenus entre établissements qui en découlent, nuisent aux efforts de réhabilitation et font augmenter la tension entre les détenus, et entre les détenus et les travailleurs des établissements carcéraux, comme les cuisiniers que nous représentons », ajoute Mme Martineau.
Au printemps dernier, le ministère de la Sécurité publique avouait aux médias que la loi C-10 du gouvernement Harper adoptée en mars 2012, aurait contribué à cette situation, notamment l’imposition de peines minimales obligatoires pour plusieurs infractions criminelles auparavant passibles de peines à domicile. « Avec l’application de cette loi fédérale par les tribunaux, la population carcérale augmentera inévitablement au cours des prochaines années. Déjà, le personnel qui œuvre dans les prisons québécoises est à même de constater au quotidien les impacts de cette loi », précise madame Martineau.